Les Débats de l’École des hautes études

Éditorial de la Lettre de l'École n°7, juin 2006

La semaine d'information, de réflexion et de discussion organisée en janvier dernier sur la “ Crise des banlieues ” avait rencontré un large écho. Elle marquait notre volonté d'ouvrir largement l'École l'actualité des mouvements sociaux. Les événements de mars ont, du reste, suffisamment montré qu'elle n'en était pas à l'écart. Ces initiatives d'une École ouverte se poursuivront. Mais elles doivent être accompagnées d'un rendez-vous avec nous-mêmes qui, sans exclure, et bien loin de là, des contributions venues d'ailleurs, nous permette d'élucider collectivement les enjeux de notre politique scientifique.
Dans un contexte difficile, où les formes les plus régressives d'un humanisme dévot d'une part, les instrumentalisations de toutes sortes, sous le masque efficace de l'expertise, d'autre part, mènent la vie dure à la pensée critique, il est urgent d'intensifier au sein de l'École une interrogation combative sur les positions, les méthodes, les formes d'intervention des sciences sociales. Le Colloque Sciences Sociales en mutation récemment organisé par Michel Wieviorka et le Cadis a dressé un large état des lieux et son écho a montré les attentes que ces questionnements font surgir à l'endroit de l'École. La grande variété des colloques et journées d'études interdisciplinaires et intercentres qui se sont tenus dans nos murs depuis plusieurs mois montre la vitalité de ce souci collectif d'évaluation des orientations de la recherche que nous faisons. Je citerai seulement, parmi beaucoup d'autres initiatives, les activités régulières du Séminaire des anthropologues, ou encore celles du Séminaire La Partie et le tout. Il nous faut parvenir à capitaliser ces dynamiques, et à faire en sorte que ces débats prennent corps concrètement dans l'offre de recherche et de formation de notre institution.
C'est la raison pour laquelle je souhaite, au seuil de la prochaine rentrée, vous proposer une série de débats, plus immédiatement orientés sur des objets et des problèmes face auxquels l'École doit fortement et rapidement faire entendre sa voix. Cette première série devra être suivie par d'autres. Les propositions sont dès aujourd'hui attendues. Il serait important que toute l'École s'empare de cet outil pour concentrer, expliciter, formaliser les préoccupations qui la traversent.

Pour cette première édition des Débats de l'École des hautes études et pour lancer les choses, nous nous sommes arrêtés à trois grandes questions, pour lesquelles nous envisageons des modalités diverses, adaptées au mieux à leur champ respectif :
  • “ Les historiens, l'histoire, et l'histoire des mémoires : une nouvelle question sociale ”,
  • “ Les sciences sociales face au réductionnisme ”,
  • “ L'École et l'accueil des créateurs : perspectives pour l'avenir ”.

Ces journées auront lieu les 25, 26 et 27 octobre 2006. Leur détail sera communiqué dans les prochaines semaines.






Date
  • le mercredi 7 juin 2006

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