Depuis le jour de sa mort, le mardi 9 janvier, beaucoup a déjà été dit, et si bien, sur Jean-Pierre Vernant et son œuvre, sur ses parcours d’intellectuel combattant, révolté par toute forme d’oppression et d’ignorance, sur une personnalité merveilleusement chaleureuse. Cette énergie, qui attirait à elle amis et élèves, a rayonné dans le monde scientifique et bien au-delà, parmi tous ceux et celles, en France et partout ailleurs, qui se nourrissent d’une réflexion sur la culture, le langage, la politique, sur l’humanité en général comme être historique perpétuellement en train de se faire et de se découvrir. Plusieurs générations ont pu penser, travailler et tout simplement vivre une vraie et longue aventure grâce à sa présence exigeante qui nous rendait plus intelligents et plus lucides. Nous savons que nos souvenirs et ses écrits nous y aideront très longtemps encore.
> Lire le texte intégral de l’éditorial de Danièle Hervieu-Léger
Représenter les minorités : visibilité, reconnaissance et politique des représentations
Le 19 mars 2007 de 9 h 45 à 22 h à Paris
Repenser la question des minorités non blanches. Une analyse comparative internationale des régimes de visibilité dans le recensement et dans les médias. Thèmes abordés :
Lieu : Théâtre de l’Odéon – Place de l’Odéon – 75006 Paris
Contact : Eric Macé eric.mace@ehess.fr
Le jeudi 8 février 2007 de 9 h à 17 h 30 à Paris
Trois approches proposées, en interaction pluridisciplinaire, pour une définition critique de l’individu en tant qu’instance sociale et culturelle : a) l’approche sociologique centrée sur les paramètres économiques, sociaux et idéologiques d’une représentation du sujet-individu et des manières de la réaliser et de la vivre ; b) le biais de la comparaison anthropologique, dans la confrontation de représentations différentes, pour éviter l’européocentrisme universalisant et la projection des conceptions de l’individu diffusées dans l’idéologie dominante ; c) l’analyse des discours, pour saisir l’épaisseur verbale et sociale du sujet qui se dit et se réalise dans des formes de discours culturellement marquées et socialement acceptées ou au contraire marginalisées.
Lieu : EHESS– salle 524 – 54, bd Raspail – 75006 Paris
Contact : Claude Calame
claude.calame@unil.ch
Le mardi 6 mars 2007 de 9 h à 17 h 30 à Paris
Le « cours ordinaire des choses » de la période coloniale au « temps présent », journée coordonnée par Frédérique Langue.
Terrain novateur, inédit, aux frontières de l’histoire sociale, de l’histoire des représentations et de l’anthropologie culturelle, l’histoire des sensibilités s’est affirmée dans le panorama historiographique de ces dernières années en explorant des marges inconnues ou laissées pour compte des sensations et des affects. D’où le décryptage inédit des usages du passé auquel se livrent les participants au projet international « L’histoire des sensibilités ». Une autre manière d’écrire l’histoire Amériques-Caraïbes-Europe xvie–xxie siècles (Cerma/UMR8168/Mascipo), et plus particulièrement lors de cette journée annuelle. L’insistance sera mise sur l’écriture de l’histoire dans les domaines européen, latino-américain et caribéen à travers ces objets encore mal perçus que sont pour l’historien les affects et passions, les syncrétismes fondateurs d’identités, les conflits de mémoires et la construction de catégories historiographiques, et enfin, cette fabrique d’émotions pour le temps présent que constitue le diptyque violence et guerre lorsqu’il est l’objet de remémorations.
Lieu : EHESS – amphithéâtre – 105, bd Raspail – 75006 Paris
Contact : Frédérique Langue frederique.langue@ehess.fr
Informations complémentaires : http://nuevomundo.revues.org
Du 13 février au 24 avril 2007 de 19 h à 20 h 30
Lieu : EHESS – amphithéâtre – 105, bd Raspail – 75006 Paris
Du 7 au 9 mars 2007 de 20 h à 22 h
Entrée libre dans la mesure des places disponibles ; réservation recommandée
Lieu : EHESS – amphithéâtre – 105, bd Raspail – 75006 Paris
Contact : Maria-Teresa Pontois maria-teresa.pontois@ehess.fr
Michel Wieviorka a été récemment élu à la présidence de l’Association internationale de sociologie. La Lettre de l’EHESS lui a demandé de donner quelques indications sur les activités de cette association, qui œuvre notamment à l’intégration de jeunes sociologues à des réseaux thématiques internationaux.
L’Association Internationale de Sociologie (AIS) a réuni lors de son dernier congrès (Durban, juillet 2006) plus de 3500 sociologues, représentant 104 pays distincts. Ses 53 comités de recherche couvrent par leurs thématiques un très large éventail de domaines de la sociologie, et leurs préoccupations empiriques et théoriques, tout comme leurs orientations, sont extrêmement diversifiées. Des groupes thématiques et des groupes de travail en complètent le dispositif. Élu son président pour quatre ans, j’ai indiqué plusieurs priorités pour la durée de mon mandat : introduire ou renforcer le multilinguisme dans sa vie intellectuelle, assurer une présence plus forte de pays autres qu’européens ou d’Amérique du Nord, faciliter l’investissement de jeunes sociologues, y compris dans ses instances, renforcer les publications de l’association, etc. Les sociologues français disposent depuis peu d’une excellente association nationale, l’Association Française de Sociologie (AFS), et il existe également une Association Internationale des Sociologues de Langue Française (AISF). Par ailleurs, la sociologie est également organisée à l’échelle européenne. Mais par les activités de ses groupes et comités de recherche, par ses congrès (tous les quatre ans) et ses conférences régionales, ou autres, l’AIS constitue un espace irremplaçable pour qui souhaite participer à la vie intellectuelle internationale de la sociologie. L’AIS dispose d’un site http://www.ucm.es/info/isa, et je ne peux qu’encourager à le consulter tous ceux qui, « juniors » comme « seniors », souhaitent articuler un ancrage professionnel et intellectuel dans leur société et ses problèmes, avec une insertion dans des réseaux transnationaux de réflexion et de recherche. Ils verront que l’accès aux groupes et comités de recherche est aisé. L’AIS — et comme je l’ai dit, cette politique sera renforcée dans les années qui viennent — entend tout particulièrement s’ouvrir aux jeunes sociologues. C’est ainsi qu’elle organise pour eux des « laboratoires », dans diverses parties du monde, ainsi qu’un concours dont les lauréats sont invités au congrès de l’association, où ils sont entièrement pris en charge. Je me tiens évidemment à la disposition des lecteurs de la Lettre de l’École pour répondre à leurs questions ou leur faciliter les contacts avec l’AIS — mon mail : michel.wieviorka@ehess.fr
Revue Annales, Histoire, Sciences sociales, n° 6.2006 | novembre-décembre 2006 | 17 €
Les cinq articles de ce numéro des Annales permettront d’approcher les courants de la recherche historique dans lesquels s’inscrivent les historiens chinois contemporains. Ils portent sur l’époque impériale, du xe au début du xxe siècle : l’organisation des sociétés locales et la formation des lignages ; les changements économiques et politiques sous les Song (xe–xiiie siècle) ; les nouvelles approches en histoire institutionnelle; le problème des identités culturelles. Ces thèmes remettent en cause la vision « nationaliste », voire confucéenne, d’une culture chinoise dominante, monolithique et hiérarchisée.
Revue Archives de sciences sociales des religions, n° 136 | octobre-décembre 2006 | 283 pages | index | 22 €
La commémoration du cinquantenaire des Archives de sciences sociales des religions donne l’occasion d’un retour sur l’histoire d’une entreprise singulière qui associe la fondation d’un groupe de recherche du CNRS, le groupe de sociologie des religions, et la naissance d’une revue. Ce qui frappe c’est l’étonnante vivacité des questions qui se posaient alors et qui se posent encore : comment échapper aux ancrages confessionnels pour procéder à l’étude la plus objective possible des faits religieux ? Comment alterner le ressourcement dans les grandes œuvres et les figures fondatrices de la théorie sociologique et l’engagement dans des chantiers bibliographiques et sociographiques de longue haleine ? Comment rendre justice à toutes les traditions et cultures religieuses, sans céder à l’ethno-centrisme ou à une vision euro-centrée ?
Revue Cahiers d’études africaines, n° 184 | décembre 2006 | 344 pages | 17 €
Ce numéro spécial réunit une dizaine d’anthropologues et de politistes pour revisiter un objet classique de l’anthropologie : les « relations à plaisanteries » ou joking relationships. À partir d’exemples du Sénégal, du Mali du Burkina Faso et de la Gambie, les auteurs offrent des points de vue circonstanciés sur cet objet transversal qui s’inscrit dans les grandes problématiques actuelles en postcolonie : enjeux de réconciliation et de pacification, articulation entre ethnicités et citoyenneté, recyclage des discours savants et des « savoirs locaux ».
Revue Histoire & Mesure, vol. XXI, n° 2 | 2006 | 196 pages | 22 €
Grâce à un réel dialogue entre scientifiques et historiens, le monde des observatoires, de l’astronomie et de la cartographie, du xvi e au xxe fait aujourd’hui l’objet de recherches florissantes. Autour des mesures de la terre (trigonométrie, géodésie, cartographie), de la mer (astronomie nautique) et du ciel (astrophysique, cosmologie), Histoire & Mesure propose des articles accessibles aux non spécialistes, qui envisagent les instruments d’observation et de mesure, mais aussi leurs usages sociaux, entre vulgarisation et conflits d’expertises.
Revue L’Homme, n° 181 | janvier/mars 2007 | 277 pages | index | 19 €
Aspects mathématiques et cognitifs de la divination sikidy à Madagascar. Le choix du conjoint dans une communauté toscane au xxe siècle. Métissage et identité « demie » en Polynésie française. Les performances du jazz.
Les journées du Centre de Recherches Historiques des 26, 27 et 28 novembre 2001
Jean Andreau, Gérard Béaur et Jean-Yves Grenier (eds)
Comité pour l’histoire économique et financière de la France | 2006 | 499 pages | 35 €
Du jardin au territoire, soixante-dix mots pour le paysage
Augustin Berque (ed.)
Éditions de la Villette | 2006 | 120 pages | 12 €
Bernard Chavance
La Découverte | collection « Repères » | 2007 |
128
pages | 8,50 €
Giovanna Cifoletti (ed.)
Early Science and Medicine, vol. XI, n° 4 | 2006
Résumés en ligne sur : http://www.ingentaconnect.com/content/brill/esm
Jean Jaurès
Édition établie, notes et postface par Vincent Duclert Mille et une nuits | collection « Petite collection » | 2007 | 79 pages | 2,50 €
Les peintures, 1946-2006
Pierre Encrevé
Seuil | 2007 | 477 pages | 38 €
Georges Sorel et la crise de la pensée savante (1889-1914)
Willy Gianinazzi
Maison des Sciences de l’Homme | 2006 | 231 pages | 24 €
Entretien avec Julien Ténédos
Nathalie Heinich et Julien Ténédos
Aux lieux d’être | collection « Entretiens » | 2006 | 128 pages | 9,50 €
Domingo Irwin, Luis Alberto Buttó, Frédérique Langue
UPEL-Universidad Católica Andrés Bello | 2006 | 228 pages
Nicole Lapierre
Gallimard | collection « Folio essais » | 2006 | 384 pages | 6,60 €
Face aux massacres, aux guerres civiles et aux génocides
Marc Le Pape, Johanna Siméant et Claudine Vidal (eds)
La Découverte | 2006 | 334 pages | 28 €
DuPont and the March of Modern America
Pap Ndiaye
Johns Hopkins University Press | 2007 | 289 pages
L’apport des sciences sociales
Serge Paugam (dir.)
PUF | collection « Le lien social » | 2007 | 980 pages | 49 €
Circulation and the Construction of Knowledge in South Asia and Europe, 1650-1900
Kapil Raj
Palgrave Macmillan | 2007 | 258 pages
Dominique Schnapper
Gallimard | collection « Folio actuel » | 2007 | 240 pages | 6,60 €
Le parc national de la Vanoise
Adel Selmi
Préface de Jacques Weber
Maison des Sciences de l’Homme
| Quae | collection « Natures sociales » |
2007 | 489 pages | 29 €
Michel Wieviorka (dir.)
Robert Laffont | collection « Le monde comme il va » | 2007 | 122 pages | 13 €
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