Centre de la Vieille Charité, Marseille
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2 rue de la Charité
- Marseille
Le laboratoire du SHADYC lance un appel à communication pour les journées :
L'expérience musicale sous le regard des sciences sociales
qui se dérouleront les 13-14 octobre 2005 au Centre de la Vieille Charité, Marseille, 2 rue de la Charité, 13002, S.H.A.DY.C. (U.M.R. 8562) E.H.E.S.S.-Marseille / C.N.R.S.
Coordinateur : Anthony Pecqueux (SHADYC / Université de Reims)
Comité d'organisation : Karim Hammou (SHADYC) ; Olivier Roueff (SHADYC / LSS) ; Jean-Chrisophe Sevin (SHADYC / GSPM) ; Mustafa Si-Ahmed (SHADYC)
Comité scientifique : Jacques Cheyronnaud (C.N.R.S. / S.H.A.DY.C.) ; Jean-Louis Fabiani (E.H.E.S.S. / L.A.H.I.C.) ; Antoine Hennion (Ecole des Mines / C.S.I.) ; Cyril Lemieux (E.H.E.S.S. / G.S.P.M.) ; Emmanuel Pedler (E.H.E.S.S. / S.H.A.DY.C.) ; Louis Quéré (C.N.R.S. / C.E.M.S.)
La question du sens des activités artistiques en général, musicales en particulier, a longtemps été laissée aux démarches interprétatives, avec plus ou moins de bonheur. Si des études de cas précis ont ouvert des voies fécondes, la plupart des efforts ont tendu à faire de la musique (comme) un langage, qui devait livrer son code et/ou ses significations. Ces journées d'études visent à déplacer l'attention : la porter vers l'expérience musicale plutôt que sur le sens ; et la confier à des postures descriptives plutôt qu'interprétatives. Il s'agit donc de mettre au centre l'observation de situations de performance musicale – du concert au disque, en passant par toutes les situations où se joue une expérience musicale. La question est alors celle des conditions d'une description de ce que la musique fait aux acteurs sociaux qui la produisent et l'écoutent ; et de ce que ceux-ci font en la produisant, en l'écoutant ou en en parlant. Comment décrire cette expérience, donc, mais aussi : jusqu'où peut mener cette description, l'enjeu étant de pouvoir reposer, au bout du parcours et à nouveaux frais, la question du sens. Il va sans dire, dès lors, qu'aucune limitation de méthode a priori n'est posée. Sociologie, histoire, anthropologie… : le répertoire des outils que les sciences sociales ont produit en quelques décennies est vaste. Musique est à entendre sans restriction de genre ni de pratique ; il est également possible de se livrer à des comparaisons avec d'autres expériences culturelles. Enfin seront privilégiées les propositions de communication qui reposent sur des enquêtes de terrain précises.
A travers l'expression d'expérience musicale, l'intention est de souligner trois perspectives indissociables sur l'objet musique. Pour la première, faire de la musique, comme toute action, implique au minimum un agent et un patient : il lui faut certes être produite, il lui faut tout autant être écoutée ; en partant de l'écoute c'est l'auditeur qui se retrouve agent, et le musicien patient. La deuxième perspective en découle : si l'expérience occasionne des actions, elles ne peuvent être universelles ; expérience comme actions sont toujours situées. Elles n'adviennent qu'en certains moments et en certains lieux, et ceux-ci constituent " la musique " en son entier, qui n'existe pas en dehors d'eux. Selon la troisième perspective, en tant que telle, une expérience musicale ne laisse inchangés ni la musique, ni ceux qui la produisent, ni ceux qui l'écoutent. Une expérience musicale apparaît dès lors comme une épreuve qui passe entre producteur, auditeur et musique, et qui s'en trouve elle-même modifiée à travers des processus de façonnement et de structuration mutuels entre ces trois pôles.
D'autres questions émergent alors. Ainsi : comment faire droit aux formes de passivité, aux attentions distraites, aux usages inhabituels de la situation – du côté des auditeurs comme des musiciens –, ainsi qu'aux situations où la musique fonctionne peu ou pas du tout (où il ne se passe rien) ? Ou : comment et à quelles conditions observe-t-on des effets politiques et moraux de ces expériences musicales, par exemple au sein de l'espace public, ce dont certaines formes de militantisme témoigneraient ?
Quatre axes problématiques sont proposés :
- Expérience musicale et pratique musicienne (professionnelle et amateur) ;
- Expérience musicale et situations d'écoute ;
- Expérience musicale et actions musicales – les effets politiques et/ou moraux de la musique ;
- Expérience musicale et entité " Musique ".
Les propositions de communication (2 pages maximum) sont à envoyer à chaque membre du comité d'organisation avant le 15 juin 2005, sous format électronique (Word ou Rtf). Le ou les auteurs voudront bien préciser leurs noms, coordonnées et appartenances institutionnelles, ainsi que l'axe dans lequel la communication s'inscrirait de façon privilégiée. Les réponses interviendront fin juillet, et les Journées se dérouleront les 13 et 14 octobre 2005, au Centre de la Vieille Charité à Marseille.