Art populaire, art contemporains et pratiques politiques au Moyen-Orient, entre orientalisme et Révolution égyptienne (2000 - 2014)

EHESS - Salle Jean-Pierre Vernant (8e étage, noyau B)  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris
Soutenance de Victoria Ambrosini (CRAL /EHESS)

le mercredi 27 mai 2015, à 14h, Bâtiment Le France, 190-198 avenue de France, 75013, salle Jean-Pierre Vernant, 8e étage, noyau B

Jury

  • Jocelyne Dakhlia, Directrice d'études EHESS (Directrice de thèse)
  • Thierry Dufrêne, Professeur à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense
  • Franck Mermier, Directeur de recherche au CNRS
  • Silvia Naef, Professeur à l'Université de Genève
  • Nicolas Puig, Chargé de recherche à l'IRD
  • Denis Vidal, Directeur de recherche IRD (Directeur de thèse)

Résumé de thèse

À partir des années 1990, l’art populaire, ainsi dénommé par les artistes contemporains d’Égypte et du Moyen-Orient, désigne une pratique antiélitiste qui détourne les esthétiques populaires, s’ancre dans le pop art et l’irruption de la vie quotidienne dans les représentations. Parmi ces esthétiques, le kitsch est emblématique. Entré dans l’art au début du XXe siècle, de nombreux artistes du Moyen-Orient s’en emparent bien qu’il concentre une critique esthétique et éthique. Il s’agit pour les artistes de produire une surenchère visuelle porteuse d’ambivalence et de faire flotter le sens de l’œuvre. Ainsi, la représentation de l’identité culturelle fait apparaître une ostentation, qui introduit une distance et une nuance, par laquelle l’artiste peut affirmer son appartenance, répondre aux injonctions des marchés locaux et internationaux et introduire une dimension ironique. De même, de nombreux sujets de l’art détournent une esthétique populaire, de façon à créer une tension qui dramatise, par le contraste entre l’apparente légèreté et la gravité contenue. Il s’agit également de subvertir la hiérarchie des valeurs de l’art, non pour en affirmer le relativisme mais pour mieux renverser l’ordre social. Avec la rupture que constituent les Printemps arabes de 2011, l’art révolutionnaire, notamment l’art urbain, qui explose, renforce et amplifie avec éclat en Égypte le projet démocratique de l’art populaire, relayé par internet, pour une audience tant locale qu’internationale. L’avant-garde politique et artistique coïncident. Le dialogue public entre les graffeurs et les gens de la rue nourrit la visée libertaire de certains d’entre eux avant que l’essoufflement révolutionnaire et le retour à un pouvoir militaire en 2014 ne marquent son reflux.
Date
  • le mercredi 27 mai 2015 à 14h

Haut de page