Journées d’études internationales organisées par le Centre d'histoire de l'art de la Renaissance (Paris 1/ HiCSA) et le Centre de recherches sur les arts et le langage (EHESS/CRAL), 9-10 novembre 2015. Galerie Colbert, Institut national d'histoire de l'art, Paris (Salle Vasari)
Organisateurs
Abslem Azraibi (EHESS/CETHA), Bertrand Madeline (EHESS/CRAL) et Florian Métral (Paris I/HICSA/CHAR).
Comité scientifique
Abslem Azraibi (EHESS), Giovanni Careri (EHESS), Guillaume Cassegrain (Université Lumière Lyon 2), Yves Hersant (EHESS), Bertrand Madeline (EHESS), Florian Métral (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et Philippe Morel (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne).
Appel à communication
Date limite : 12 juillet 2015
La voûte de la chapelle Sixtine, peinte par Michel-Ange entre 1508 et 1512, a la particularité d'avoir été depuis sa création une œuvre paradigmatique. Giorgio Vasari écrivait dans les Vies qu'elle est « la lumière de notre art », elle qui a permis d'éclairer « le monde plongé depuis des siècles dans les ténèbres ». Récemment, l'historienne de l'art Cristina Acidini Luchinat rappellait que « la Voûte de la Sixtine est l'un des chefs-d'œuvre, peu nombreux, dont on peut dire qu'ils ont changé le cours de l'art occidental ». Que les différents commentaires relèvent du panégyrique ou d'une attention aiguë à ce qui fait histoire dans l'art, la voûte de la chapelle Sixtine demeure un point de référence pour l'art et l'historiographie de l'époque moderne.
Rares sont les œuvres qui reflètent aussi parfaitement les tendances théoriques de l'histoire de l'art. Reflet de l'esthétique du « Génie » au XVIIIe siècle, du « Beau » au XIXe siècle puis de l'idéal néoplatonicien et théologique de l'art à travers les grandes lectures iconologiques du XXe siècle, la Sixtine laisse aujourd'hui place à de nombreuses approches croisées visant notamment à comprendre les ressorts poétiques de l'art de Michel-Ange. Ces journées d'études internationales se proposent de questionner le statut même de « chef- d'œuvre » de la Sixtine en opérant un retour sur les multiples lectures dont elle a fait l'objet, tout en proposant de nouvelles perspectives d'interprétation, à la lumière des nouveaux outils ou des nouvelles méthodologies de l'histoire de l'art. Pourquoi la voûte de la chapelle Sixtine constitue-t-elle une rupture épistémologique et esthétique par rapport à l'art des générations précédentes ? Est-il légitime de l'ériger en modèle incontestable et incontesté ? Pourquoi l'histoire de l'art y revient sans cesse et surtout pourquoi la discipline ne parvient-elle pas à s'entendre sur la signification à donner à cet ensemble ?
Ces journées d'études internationales invitent à une réflexion générale, mais non généralisante, sans présomption ni volonté d’exhaustivité, mais non sans exigence de résultat. Parce que l'histoire de l'art nécessite de croiser les points de vue théoriques et méthodologiques pour saisir à la fois l'unité et la multiplicité de l'ensemble, aucune approche ne sera ici ignorée, pourvu qu'elle soit soutenue par une réflexion scientifique historiquement valide.
Afin de cadrer la réflexion, nous proposons ci-dessous plusieurs thèmes qui nous semblent mériter une attention particulière, mais qui n’excluent pas d’autres perspectives :
- Le rapport de Michel-Ange avec la tradition iconographique, d’après les sujets représentés sur la voûte de la chapelle Sixtine.
- Les assises théologiques et philosophiques du décor et les formes de piété en vigueur à l'époque du décor.
- La dynamique interne de l’ensemble de la Sixtine : l’articulation entre les fresques du Quattrocento et le passage de la voûte au Jugement dernier.
- La problématique de l'ornement et du système décoratif comme dispositif ou appareil de présentation et de représentation.
- L’esthétique théologique de Michel-Ange : l’analogie entre l’artista divino et le Deus artifex, l’artiste comme un’ altra natura e un altro Iddio ; la composition alla fantasia des figures. En somme, l'articulation entre pratique artistique et discours théorique.
- L’archéologie du corps michélangesque : entre poïétique et esthétique, réalité et idéalité.
- Les prolongements iconographiques et formels de la voûte de la Sixtine au cours du XVIe siècle et durant les siècles suivants.
- L'historiographie de la voûte de la chapelle Sixtine du XVIe siècle à nos jours.
L'appel à communications est largement ouvert aux disciplines connexes de l'histoire de l'art (histoire, anthropologie, philosophie, littérature…). Les communications devront être inédites, en français, en anglais ou en italien, et ne pas excéder 30 minutes. Elles seront suivies de 15 minutes de discussion avec le public. Les communications de doctorants et de jeunes chercheurs sont les bienvenues.
Modalités de participation
Les propositions de communication, d’un maximum de 500 mots, accompagnées d'une bibliographie succincte et rédigées en français, en anglais ou en italien, sont attendues au plus tard le 12 juillet 2015. Elles devront être également accompagnées d'une bio-bibliographie de l'auteur. Le fichier, sauvegardé en pdf et intitulé de la manière suivante « Nom_Prénom_Sixtine_Proposition », est à envoyer à l'adresse suivante en précisant dans l'objet du courriel « proposition de communication – JE Sixtine » :
je.michelangelo@gmail.com
Les auteurs des propositions retenues seront contactés par courriel avant la fin du mois de juillet 2015.