Cui Fujun, un juge des enfers entre empereurs et magistrats locaux Étude d’un culte dans la Chine du Xe au XVe siècle

EHESS - Salle 015 (RdC)  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris
Soutenance de la thèse de Wang Huayan intitulée Cui Fujun, un juge des enfers entre empereurs et magistrats locaux. Étude d’un culte dans la Chine du Xe au XVe siècle.              

Date et lieu de soutenance

Le 5 mai à 9h30, , 75244 Paris cedex 13. La soutenance sera suivie d’un pot auquel les invités sont chaleureusement conviés.

Directeur de thèse

Christian Lamouroux

Composition du jury 

  • M. Vincent Goossaert, directeur d’études à l’EPHE
  • M. Christian Lamouroux, directeur d’études à l’EHESS
  • M. Pierre Marsone, directeur d’études à l’EPHE
  • M. Pierre-Étienne Will, professeur au Collège de France, directeur d’études à l’EHESS

Résumé de la thèse

Prenant principalement appui sur des sources épigraphiques, le présent travail est centré sur l’histoire politique et sociale d’un culte durant sa période de développement entre le Xe et le XVe siècle. Ce culte, né dans la Chine du Nord vers le IXe siècle, était fondé sur des sources légendaires, historiques et religieuses autour d’un personnage nommé Cui Fujun. Il s’est d’abord développé dans des sociétés locales avant d’être intégré dans les registres des sacrifices officiels à la fin du Xe siècle pour avoir légitimé plusieurs successions impériales ou avoir protégé le territoire de l’empire. Durant la période étudiée, plusieurs dynasties d’origines ethniques différentes se succédèrent ou cohabitèrent ; chacune d’elles trouva un intérêt à s’approprier ce culte en octroyant à la divinité des titres et en lui offrant des sacrifices. Cette faveur des pouvoirs dynastiques a contribué à sa popularité et à sa diffusion dans les sociétés locales qui, quant à elles, créèrent leurs propres sources pour alimenter cette croyance tout en s’adaptant aux changements issus des pratiques du gouvernement central.
Notre étude se déroule en deux étapes et sur deux terrains. Dans un premier temps, nous étudions le rôle politique du culte de Cui Fujun, d’abord au sein d’une seule dynastie, celle des Song (960-1279), puis entre deux dynasties rivales, les Song et les Jin (1115-1234). Grâce à la légende qui faisait de Cui Fujun le juge des enfers qui avait été capable de sortir Tang Taizong (r. 626-649) de la crise de succession où le fratricide l’avait entrainé, les empereurs des Song ont pu éviter eux-mêmes plusieurs crises de succession. Durant la période des Jin et des Song du Sud qui se disputaient des territoires, les premiers firent de Cui Fujun le substitut du dieu du Pic du Sud, pour qu’il reçoive les sacrifices dus à ce dernier alors que le Pic se situait dans le territoire administré par les Song du Sud. De ce fait, la cour des Jin a pu rendre des sacrifices complets aux cinq Monts sacrés, symbole de la souveraineté sur tout le territoire. Parallèlement, les Song du Sud vénéraient Cui Fujun comme dieu protecteur de la famille impériale puisqu’il était censé avoir sauvé Gaozong (r. 1127-1162), le premier empereur, et prédit la naissance de Xiaozong (r. 1162-1189), son successeur. Dans un second temps, notre regard porte sur divers aspects des sociétés locales entre les XIIIe et XVe siècles. Considéré comme un fonctionnaire modèle, représentant de la justice et protecteur du peuple, mais aussi défenseur du territoire, Cui Fujun fut vénéré du nord au sud. Au nord, dans les lieux d’origine de son culte, Luzhou et Cizhou, nous observons divers milieux sociaux : des fonctionnaires, des notables locaux, de simples villageois. Nous constatons que plusieurs activités cultuelles organisaient la vie collective et assuraient l’ordre social : constructions de temples, donations et prières. Au sud, sur les lieux d’extension du culte, nous observons un processus d’intégration et un phénomène d’adaptation du culte à des situations variées.
Date
  • le mardi 5 mai 2015 à 09h30
Contact
Url de référence

Haut de page