La peinture et l'écriture dans le droit médiéval, Paris, Éditions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2004, 145 p. 14 euros. [Collection « Recherches d'histoire et de sciences sociales »]
À qui appartient un tableau, au peintre ou au propriétaire de la tablette sur
laquelle il a déposé les couleurs ? À qui appartient un objet écrit, au
propriétaire du parchemin ou à celui qui a écrit le texte qu'il porte ?
À partir du XIIe siècle et jusqu'à la fin du Moyen Age, les juristes
ont discuté de ce problème posé par le droit romain et connu comme celui de la tabula
picta. Faire retour sur leurs commentaires permet de repérer les notions et
les raisonnements qui leur ont permis de lier le droit de propriété non plus à
la possession du matériau, mais à celle du texte écrit ou de l'image peinte
dont il est le support.
Ce livre a donc un double objet. D'une part, il éclaire, à partir d'un cas
particulier, les catégories, pour nous souvent étranges, grâce auxquelles les
juristes médiévaux désignent et classent les choses et les êtres, pensent leurs
similitudes ou leurs différences, leur assemblage ou leur disjonction. D'autre
part, il contribue à l'histoire de longue durée qui a reconnu comme
propriétaires des œuvres ceux qui les ont composées ou acquises. Il propose
ainsi une généalogie inattendue de la notion de copyright et de propriété
littéraire.