Les figures paysagères de la nation

François Walter

Territoire et paysage en Europe (16e-20e siècle), Paris, Ėcole des Hautes Ėtudes en Sciences Sociales, 2004, 528 p. + 16 pages hors texte I Bibliographie, index, jaquette en quadrichromie. [Collection «Civilisations et sociétés»]

C'est à une lecture inédite du paysage comme incarnation de la nation que ce livre veut introduire. Comment, dans l'Europe moderne et contemporaine, les éléments naturels qui constituent le paysage se sont-ils trouvés chargés de valeurs patrimoniales et nationales ? Quelles sont les figures du discours où paysages et références naturelles servent à dire l'exceptionnalité d'un territoire national ? Comment les acteurs sociaux se sont-ils efforcés d'actualiser, de gauchir ou gommer, d'enrichir ou simplifier les composantes des configurations paysagères ?
La démarche nécessite une longue enquête qui retrace l'histoire du concept de paysage à partir de son apparition dans la langue française au XVIe siècle puis à ses multiples usages dans l'art, en géographie, en sciences sociales et dans leurs prolongements politiques lors de l'affirmation des nations aux XIXe et XXe siècles. C'est alors que se déploie le temps du paysage, durant lequel l'utilisation plurielle des références paysagères constitue un véritable dispositif social et culturel.
Voyageant des campagnes italiennes aux forêts scandinaves, de la verte Angleterre aux steppes russes, en prenant le temps de lire les représentations harmonieuses du paysage en France, les valorisations des collines et des moyennes montagnes d'Allemagne et les images paysagères multiples associées aux Alpes, ce livre est une histoire des usages sociaux qui prétendent dire et réaliser par le paysage une certaine cohérence du monde.
certaine cohérence du monde.

Date
  • le vendredi 18 mars 2005

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