Travail libre/travail forcé. Contraintes locales et dynamiques globales. Afrique, Europe, Asie, du XVe siècle à nos jours

Centre Malher - Amphithéâtre Georges Dupuis  -  9, rue Malher  -  75004 Paris

La première hypothèse qui fédère notre groupe est que les définitions et les pratiques des formes du travail dit « libre » et du travail dit « forcé » prennent appui les unes sur les autres dans le temps et l’espace. Les dynamiques du travail en Afrique ne peuvent pas se comprendre hors de leurs interactions avec les mondes de l’Océan Indien, d’Asie et d’Europe. C’est là une nouveauté radicale par rapport aux approches dominantes en histoire, droit, anthropologie, économie et sociologie du travail, où le dialogue fait souvent défaut entre les spécialistes de l’Europe et du salariat, de même qu’entre les spécialistes du travail forcé et du travail non-capitaliste dans des aires non-européennes en particulier.

En même temps, et c’est là la deuxième hypothèse à l’origine de notre démarche, nous tenons compte à la fois des approches des économies-mondes (Braudel, Wallerstein) et des spécificités de chaque aire culturelle. Nous considérons que les dimensions locales, les valeurs et significations des aires ne s’estompent pas nécessairement dans une dimension globale. Plutôt que de tracer l’histoire à rebours de la globalisation, nous mettrons en évidence les interactions complexes entre plusieurs échelles, non seulement dans le passé, mais aussi de nos jours.

Axes de recherche

  • Définitions : La limite incertaine entre travail « libre » et travail « forcé » entre savoirs locaux et circulations globales.
  • Traite, migrations et mobilité du travail.
  • Travail, capital et genre.
  • Origines et formes de la contrainte : dette, guerre, marchés.
  • Institutions, résistance et « prise de parole ».

Circulation des savoirs et des catégories

On s’intéressera ici à la pluralité des définitions et aux effets de leur circulation et de leur transposition dans le temps et dans l’espace.  Cette circulation peut être source de complexification, mais aussi d’homogénéisation, de différenciation, voire de hiérarchisation. Elle pose par ailleurs le problème de la traduction et de la mise en équivalence des pratiques du travail et des formes d’asservissement ainsi que des tensions entre valeurs locales et droits universels.

Institutions, résistance et « prise de parole »

Les définitions et les catégories du travail ne peuvent être pensées indépendamment des institutions et des acteurs qui les produisent et les utilisent.

Ainsi, dans des contextes différents, les institutions utilisent plusieurs instruments pour mobiliser le travail, le motiver, ou pour restreindre la mobilité jusqu’à transformer les travailleurs en asservis. Elles s’appuient sur des catégories et des notions qu’il faudra étudier dans leur origine et usage sur la très longue durée et dans des espaces multiples.

C’est dans ce cadre que la multiplicité d’acteurs et d’institutions conduit à évaluer les modalités de « prise de parole » (droits judiciaires, droits politiques, actifs économiques, mouvements sociaux, résistance au travail, etc.). Complémentaires dans certains contextes, substituts dans d’autres, ces modalités méritent donc d’être examinées en détail tant dans leur expression que dans leur impact sur les formes du travail.
Date
  • du vendredi 9 janvier 2015 à 09h au  samedi 10 janvier 2015 à 18h
Contact
Url de référence

Haut de page