Des côtes du Gujarat aux pays de la diaspora. Dynamiques identitaires, démographiques et migratoires des communautés parsies d’Inde et du Pakistan

EHESS - Salle 15  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris

David Knaute soutiendra sa thèse de doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, préparée sous la direction de Catherine Servan-Schreiber, le 7 octobre 2014.

« Des côtes du Gujarat aux pays de la diaspora. Dynamiques identitaires, démographiques et migratoires des communautés parsies d'Inde et du Pakistan »

Jury

  • Catherine Servan-Schreiber, directrice de thèse, CNRS
  • Nalini Balbir, Université Paris III
  • Michel Boivin, CNRS
  • Claudine Gauthier, Université de Bordeaux II
  • Eric Leclerc, Université de Rouen
  • Aminah Mohammad-Arif, CNRS
  • Fabrizio Speziale, Université de Paris III
  • Max-Jean Zins, Sciences-Po

Résumé de la thèse

En Inde et au Pakistan, les Parsis – minorité ethno-religieuse présente sur le sous-continent indien depuis le VIIIème siècle après J.-C. – sont considérés comme autochtones, en dépit de leurs racines perses. Longtemps restés à la marge de la société indienne, ils ont traversé un âge d’or à l’époque coloniale britannique, au cours de laquelle ils ont contribué, en tant qu’élite «occidentalisée», à de multiples avancées d’ordre socio-économiques et politiques. L’indépendance de 1947 a marqué un tournant, en scindant les Parsis en deux communautés distinctes et désormais démunies de tout privilège ou statut particulier. De nombreux Parsis ont de fait choisi la voie de l’émigration, dans un premier temps en Grande-Bretagne puis, au cours des dernières décennies, vers le Nouveau Monde. A travers une analyse mêlant histoire et anthropologie, cette thèse explore les dynamiques identitaires, démographiques et migratoires qui en découlent en Inde et au Pakistan ainsi qu’au sein des pays de la diaspora. L’auteur souhaite montrer que les communautés parsies du sous-continent indien ont atteint un point de rupture, notamment avéré par une crise démographique aigüe. Au sein des pays de la diaspora, la thèse vise à dévoiler une situation marquée par l’ambivalence : la reproduction des traits identitaires parsis - en premier lieu la perpétuation d’un esprit pionnier - y est en effet concomitante à l’apparition de nouvelles tendances, dont le rapprochement entre Parsis et zoroastriens d’Iran ou des risques croissants d’assimilation. La question qui se pose est dès lors dans quelle mesure la constitution d’une diaspora implique une transformation de l’identité parsie, y compris au sein des pays d’origine. En se basant sur l’approche complexe, la thèse s’attache à faire ressortir les interactions liant les communautés parsies les unes aux autres, les tensions autour de la religion et les paradoxes marquant l’évolution de la communauté parsie à l’échelle mondiale, pour démontrer la « mutation » identitaire parsie qui est en jeu. La thèse entend contribuer à l’étude des communautés parsies-zoroastriennes à travers le monde, et prolonger l’œuvre des professeurs Mary Boyce et John Hinnells (SOAS), tout en innovant d’un point de vue méthodologique par la parole donnée aux acteurs. Une enquête ethnologique approfondie menée au Pakistan, ainsi que des sources issues des pays de la diaspora ou concernant le patrimoine culturel (y compris la pratique funéraire des tours du silence), permettent de présenter des éléments inédits sur l’histoire et la pratique contemporaine du zoroastrisme. La thèse participe aussi à la compréhension du phénomène diasporique et à l’émergence d’un nouveau champ d’étude sur l’e-diaspora, à travers l’analyse de l’espace web parsi-zoroastrien.

Date
  • le mardi 7 octobre 2014  de 14h  à 19h
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