Pour ce faire, il apparaît que le thème des relations des marchands et artisans avec les pouvoirs, entendues dans l’acception la plus large des rapports aux sources de l’autorité, présente l’avantage d’un front commun de questionnement. Qu’elles soient volontaires ou subies, structurelles ou circonstancielles, consubstantielles ou particularisantes, ces relations interrogent la nature de la communauté, entre transmission statutaire et lobbying au service d’intérêts économiques. Loin de limiter le débat à la seule théorie des catégories, cette rencontre serait l’occasion, à partir de l’exposé concret des terrains, périodes, problématiques, de scruter cette liaison d’un collectif professionnel aux dispositifs de commandement qui l’environnent ou qu’il compose lui-même. Cet angle d’approche permettrait de déplier les implicites autant que les explicites avec lesquels les différentes histoires écrivent le fait communautaire dans l’Europe du XVIe au XVIIIe siècle.