Le laboratoire de la nécessité. Économistes, institutions et qualifications de l'économie

Centre Panthéon - Salle 216 (2ème étage)  -  12, place du Panthéon  -  75005 Paris

Thomas Angeletti soutient sa thèse de sociologie, intitulée « Le laboratoire de la nécessité. Économistes, institutions et qualifications de l'économie ».

Jury

  • Luc Boltanski, Directeur d'études à l'EHESS (directeur de thèse)
  • Brigitte Gaïti, Professeur à l'Université Paris 1 (rapporteur)
  • Olivier Godechot, Chargé de recherche au CNRS
  • Laurent Jeanpierre, Professeur à l'Université Paris 8 (rapporteur)
  • André Orléan, Directeur d'études à l'EHESS
  • Peter Wagner, Professeur à l'ICREA, Université de Barcelone

Résumé

À la question de savoir comment un être collectif tel que l’économie a pu voir le jour et éprouver régulièrement son existence, plusieurs propositions peuvent être avancées. Cette thèse entend y répondre en étudiant la contribution des économistes à sa descriptibilité, c’est-à-dire à sa constitution progressive en un domaine sur lequel il est possible d’intervenir et d’agir, mais dont les mouvements peuvent également faire l’objet de mesures et de prévisions, comme s’il était muni de forces propres. Cette thèse repose pour cela sur plusieurs enquêtes mobilisant entretiens, archives et observations ethnographiques. Elle étudie à travers quelques épisodes fondateurs en France au cours du XXe siècle, différentes mises en forme de l’économie. L’analyse débute sur les actions engagées pour faire advenir l’économie comme un domaine d’intervention en tant que tel. Elle se poursuit sur les évolutions planificatrices des années 1960, jusqu’au changement de paradigme des années 1980. En suivant la manière dont chaque épisode participe à donner à l’économie un surplus d’existence, cette thèse montre comment les économistes ont pu occuper, progressivement, une place centrale dans les institutions étatiques. Cette recherche éclaire la façon dont cet accroissement du rôle de l’économie déplace les formes de légitimité sur lesquelles se fondent les régimes politiques, au détriment d’une pratique de la politique appuyée sur la « volonté générale ». Elle rend ainsi compte du processus par lequel les phénomènes économiques ont pu apparaître, progressivement, comme des faits naturels et parfois même comme des faits nécessaires et indépassables.
Date
  • le mardi 10 décembre 2013 à 10h
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