Dynamiques des industries culturelles indiennes

EHESS - salles 638-640  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris
Theodor Adorno concevait l’industrialisation de la culture comme forme de ‘marchandisation’ des créations de l’esprit et de réduction du spectateur à un consommateur. Rompant avec cette dimension critique, l'UNESCO a défini les industries culturelles comme un secteur d’activité « qui s’accorde à conjuguer la création, la production et la commercialisation des biens et des services dont la particularité réside dans l'intangibilité de leurs contenus à caractère culturel, généralement protégés par le droit d'auteur ».


Cette réorientation des termes internationaux a accompagné en Inde le processus de libéralisation accrue du pays, la montée d’une classe moyenne, l’investissement de capitauxd’Indiens Non‐Résidents, dans l’art contemporain national. Longtemps héritière de l’idéologie gandhienne des tissus manufacturés et des « industries domestiques » (cottage industries), les politiques culturelles indiennes revendiquent désormais le développement de véritables « industries culturelles », aux présupposés bien différents. L’image d’une œuvre contemporaine jouant sur le thème du fameux rouet de Gandhi (pensé comme instrument d’autonomie économique et de transformation spirituelle) nous paraît refléter cette évolution.

Pour sa journée d’étude, le CEIAS a choisi d’aborder cette question à travers les pratiques présentes dans le cadre des discours regardant l’artisanat villageois, depuis l’influence du mouvement Arts & Crafts à la fin du XIXe siècle jusqu’au Crafts Museum de New Delhi, en passant par l’idéalisation gandhienne de l’Inde des villages.            

Un commissaire d’exposition d’art indien contemporain, parmi les plus renommés, exposera son travail, et les grandes tendances de cette scène internationales. Deux démarches émanant des studios actuels de design de Delhi seront comparées. On traitera le sujet de la mode indienne par la haute couture, entre l’artisanat et le commerce de luxe. Plutôt que de contribuer à la célébration du centenaire du cinéma indien, à travers Bollywood, son évolution, ses grands studios, on s’intéressera aux productions plus intimistes et au développement du cinéma amateur, colonial et post-colonial. Des chercheurs en communication et médias présenteront une approche critique des industries créatives. La journée sera close avec la projection du film Finding Carlton de Susheel Kurien sur la diffusion du jazz à Calcutta.
Lors de cette journée, un petit espace librairie sera aménagé avec de récentes traductions de grands succès littéraires indiens (œuvres d’Amit Chaudhuri, d’Arun Kolatkar, de Rabindranath Tagore et de Sankar).

Programme

  • 9h : Accueil
  • 9h30 : Introduction : Catherine Servan-Schreiber
  • 9h45 : Raphaël Rousseleau (Professeur à l’Université de Lausanne) : « L’imaginaire du village indien comme lieu de création authentique et indigène »
  • 10h30 : Shaheen Merali (Commissaire d’exposition et spécialiste d’art contemporain) : "Curating in the context of the sub-continent"
    Discutant : Julien Rousseau (Responsable des collections Asie au musée du quai Branly)
  • 11h15 : Pause
  • 11h45 : Christine Ithurbide (Doctorante en géographie à l’Université Paris 7) : "To be designer in India : inside Play Clan and IKD studios"
    Discutant : Caroline Arhuero (CED-Principale au musée Guimet – commissaire art contemporain)
  • 12h30 : Pause déjeuner
  • 14h : Tara Mayer (Chargée de cours à la British Columbia University, Vancouver) : "Fashioning India : Contemporary Couture in the sub continent"
  • 14h45 : Annamaria Motrescu-Mayes (Lecturer and Research Associate, Centre of South Asian Studies, University of Cambridge) : "An intimate craft of national memory: amateur filmmaking in post-colonial India"
    Discutant : Kristian Feigelson (Sociologue, Chercheur Enseignant à l'Université Paris III)
  • 15h30 : Philippe Bouquillion (Professeur de sciences de l’information et de la communication,Université de Paris 13) : « Pour une théorie critique des industries créatives : le cas de l’Inde »
    Discutant : Nicolas Bautes (Maître de conférences en géographie, Université de Caen)
  • 16h15 : Pause café
  • 16h30 : Stéphane Dorin (Maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université de Paris 8).
    Présentation suivie d’une projection du film : «Finding Carlton », sur le jazz à Calcutta, de Susheel Kurien (1h12)
  • 18h15 : Pot final

Date
  • le lundi 9 décembre 2013  de 9h  à 20h
Contacts

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