Image et politique dans l’Argentine des années 1966 / 1976 ou l’esthétique du péronisme tardif

EHESS - Salle Jean-Pierre Vernant  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris

Mondes Américains et le CERMA sont heureux de vous inviter à la soutenance de la thèse : « Image et politique dans l’Argentine des années 1966 / 1976 ou l’esthétique du péronisme tardif » par Moira Cristiá.

Résumé

Cette thèse porte sur les interactions entre les acteurs politiques, le pouvoir en place et le champ de la création visuelle au cours d’une période particulièrement agitée de l’histoire argentine. Il s’agit donc d’un questionnement sur les usages politiques de l’image au fil d’une décennie encadrée par deux coups d’État : de 1966 à 1976. Nous analysons les formes de légitimation politique mises en œuvre par le biais de la représentation visuelle, les procédés utilisés pour participer à l’imposition de tel ou tel projet politique, et les ressources mobilisées afin d’emporter la conviction des masses. La construction de la légitimité s’appuie sur une démarche d’esthétisation qui va souvent de pair avec la récupération de certains symboles et mythes historiques susceptibles de produire un impact dans la mémoire collective. Plusieurs questions se posent au sujet de l’implication politique de l’artiste, lorsqu’il contribue à matérialiser par son art un pouvoir symbolique, donne à voir un acteur social spécifique, ou promeut des valeurs liées à la politique. Dans un contexte d’intenses circulations internationales, nous observons une sujétion de l’art, pourtant issu de l’imaginaire et du sensible, au politique. Les images que nous mettons en relation dans ce travail – des photographies, des caricatures, des films, des bandes dessinées, des œuvres d’art – ont manifestement été élaborées, choisies et exposées afin de susciter une certaine palette d’émotions. Du fait qu’elles jouent un rôle significatif dans la communication sociale, les images, diffusées sur différents supports, participent à construire des univers visuels de signification autour des notions de libération, de révolution, de nation, et de peuple. Si, durant les années 1960 et 1970, divers groupes péronistes récupèrent les bases symboliques de la période « classique » du péronisme dans une démarche programmatique à vocation critique, axée sur le concept de justice sociale, leur concurrence devient rapidement évidente. Dans ce péronisme « tardif » profondément hétérogène, des luttes symboliques acharnées se déclenchent entre les différentes composantes du mouvement. Le but principal de cette thèse consiste par conséquent à montrer la manière dont des propositions politiques antagoniques se sont fondées sur l’articulation de contenus symboliques issus de nombreuses traditions et alimentant leurs propres discours visuels.

Mots-clés :  Argentine, Péronisme, Esthétique, Représentation, Image, Imaginaire politique

Jury

  • Nancy BERTHIER, Professeur, Université Paris-Sorbonne
  • Jordi CANAL, Maître de conférences, EHESS
  • Luc CAPDEVILA, Professeur, Université de Rennes 2 (Rapporteur)
  • Olivier COMPAGNON, Professeur, Université Paris III, IHEAL (Rapporteur)
  • Christian DELAGE, Professeur, Université Paris VIII
  • Frédérique LANGUE, Directrice de recherche CNRS-EHESS (Directrice de recherche)
  • Mariano MESTMAN, chercheur CONICET, Université de Buenos Aires (Co-directeur de recherche)

Date
  • le mercredi 16 octobre 2013  de 14h  à h
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