Comité scientifique
- Julia Drost, Centre allemand d’Histoire de l’art, Paris.
- Denise Vernerey-Laplace, Hélène Ivanoff, Centre Georg Simmel. EHESS. CNRS. UMR 8131
Date limite de candidature
Textes à envoyer au format .pdf à denise.vernerey@me.com
Date limite de soumission : 15 septembre 2013
Réponse : 1er octobre 2013
Appel à candidatures
Le programme de formation-recherche propose l’évaluation du rôle historique, sociologique et esthétique des galeries d’art dans le contexte de l’émigration, entre Paris et Berlin, de 1900 à 1950. Il s’adresse aux étudiants de Master I et II, aux doctorants en histoire, sociologie et médiation culturelle. Il se déroulera en trois sessions entre Novembre 2013, Mai 2014 et Novembre 2014. Chaque session s’organise en trois journées consécutives: une journée d’études, une journée de visites sous la direction des responsables des galeries et de leurs archives. La synthèse écrite de chaque session adviendra durant la dernière journée consacrée à un atelier de recherche et d’écriture.
L’observation de la galerie comme champ interdisciplinaire, au croisement de l’esthétique, de la politique, de la sociologie du travail, de l’économie, de la gender study - les femmes y jouèrent un rôle éminent - de l’histoire de l’art et des transferts esthétiques, conduit à décloisonner les différents régimes de visibilité, à apprécier un double jeu cumulatif entre création et « présentation de soi », dans la perspective des transferts conceptuels et formels entre l’est et l’ouest. La « galerie » permet en outre d’évaluer l’ampleur de l’internationalisation culturelle dans les lieux de la pratique artistique moderne. En effet, dès l’aube du XXè siècle, les galeries proposent aux artistes émigrés une alternative sociologique et marchande d’accueil, de resociabilisation et leur offrent un accès à l’espace public, tant au niveau réflexif que pragmatique et marchand.
Les journées d’études proposeront, une analyse historique et socio-professionnelle des lieux et publics acteurs de la galerie d’art. Les interventions introduiront à quelques « portraits » des galeries historiques en France et en Allemagne, présentés conjointement par les organisateurs et des spécialistes. Des ateliers de lecture et des visites de galeries alterneront avec les séminaires. On étudiera les thématiques transversales - la galerie et son public, le rôle de la galerie dans la réception de l’artiste, les professions actrices des galeries… - à travers les documents d’archives, les cartons d’invitation et les coupures de presse.
Trois axes articulent le programme de recherche :
- Axe 1 : « Galeries et Avant-Gardes. Les galeries et les artistes. 1900-1950 »
- Axe 2 : « La galerie. Espaces et métiers dans la ville moderne »
- Axe 3 : « La galerie, miroir socio-économique de la ville »
En contrepoint, l’appréciation in situ du rôle des galeries, de leurs archives en autorisera une approche pragmatique. Certaines galeries, aujourd’hui disparues, telle la galerie Franka Berndt, acteur de l’accueil des artistes d’Allemagne et d’Europe centrale à Paris après guerre, seront présentées à travers des films d’archives inédits.
La synthèse des problématiques transdisciplinaires, des transferts opérés entre l’Allemagne et la France par les galeries d’art sera chaque année l’objet d’un rapport publié en ligne.
La publication d’un recueil des travaux, la prolongation éventuelle du programme de formation - recherche seront par la suite à considérer.
Axe 1 : « Galeries et Avant-Gardes. France/Allemagne. Les galeries et les artistes. »
Journée d’études : mardi 12 novembre 2013.
Envoi des textes : 1er novembre 2013. Format .pdf
Publication prévue
A l’aube du XXè siècle, le marché de l’art moderne émergeant dans le
contexte des avant-gardes historiques s’affranchit de la commande
officielle et du mécénat. Ce processus d’autonomisation s’accompagne de
l’apparition de grands marchands et de galeries, de salons et
expositions qui soutiennent l’œuvre et la réception des artistes. Entre
France et Allemagne, l’approche de ces « lieux actifs », au sens
consacré par Michel de Certeau, révèle une dimension heuristique quant
aux transferts esthétiques advenus. Les acteurs historiques et les lieux
actifs sont à titre d’exemple, à Berlin, Herwarth Walden et la galerie
Der Sturm, le Graphisches Kabinett Nierendorf…; à Munich, la galerie
Tannhäuser… ; à Cologne,la galerie Dr Becker und Newmann. En France,
le cercle parisien autour du collectionneur-marchand allemand Wilhelm
Uhde, les galeries Kahnweiler et Wildenstein, les jeunes galeries Clovis
Sagot, le Sacre du Printemps, les Editions Bonaparte, la galerie
Rosenberg. Les femmes s’affirment rapidement: Jeanne Bucher, Yadwiga
Zak, Katia Granov, puis, dans les incertitudes de l’après-guerre, la
galerie Denise René, la galerie des Deux-Îles et la Galerie de France.
Les
contributions apporteront un éclairage historique sur les galeries et
les artistes, les transferts esthétiques advenus entre Paris et Berlin
au début du XXè siècle. Le cycle d’internationalisation de l’art sera
illustré à travers les histoires d’exil des artistes allemands,
autrichiens et français aux Etats-Unis.
Axe 2 : « La galerie. Espaces et métiers dans la ville moderne »
Journée d’études : mercredi 21 mai 2014.
Envoi des textes : 10 mai 2014. Format .pdf
Publication prévue
Les galeries d’art parisiennes se sont, au fil du XXè siècle, déplacées
de la rive droite à la rive gauche. Quels paysages ont-elles à chaque
fois reconfigurés ? Peuvent-elles être considérées comme des acteurs de
la vie socio-économique ? Les exemples parisiens et berlinois sont-ils
dynamiquement comparables ? L’étude et les interventions s’appuieront
sur les analyses de la ville moderne initiées au tournant du XXè siècle
par Walter Benjamin et Georg Simmel, et démontreront la situation
originale de la galerie et de ses acteurs dans le tissu urbain.
La
profession du marchand d’art se codifie entre 1900 et 1950. Quels
métiers collaborent-ils à cette professionnalisation ? Les contributions
étudieront l’irruption du droit, de la science dans la vie des galeries
et évalueront le rôle tenu par les critiques d’art et la presse.
Axe 3 : « La galerie, dimension sociologique d’un projet esthétique »
Journée d’études : novembre 2014. Date précisée ultérieurement
Envoi des textes : 1er novembre 2014. Format.pdf
Publication prévue
La « galerie » permet en outre d’évaluer l’ampleur de l’internationalisation culturelle dans les lieux de la pratique artistique moderne. Dès l’aube du XXè siècle, les galeries proposent aux artistes émigrés une alternative sociologique et marchande d’accueil, de resociabilisation et leur offrent un accès à l’espace public, tant au niveau réflexif que pragmatique et marchand. Les réseaux qu’elles tissent, leurs pratiques discursives et médiatiques, leurs stratégies de communication sont appréciables au travers des cartons d’invitation aux vernissages, les articles d’une presse artistique qui se professionnalise. La galerie s’inscrit ainsi comme Tiers dans l’internationalisation des artistes émigrés au XXe siècle. Elle est, à un niveau supérieur, un lieu d’historicité, producteur d’art et d’histoire, tissant du présent, tendue tout autant vers le passé que vers le futur et représenterait à ce titre un état de la pratique, du langage et de la politique artistique.
Pour son rôle marchand, la galerie est l’objet des critiques situationnistes et anticonsuméristes. Les interventions évalueront son autorité dans la sociologie de l’art et des échanges culturels. Sa fonction spécifique dans un système de capitalisme artistique. En quoi, à quel niveau faut-il situer son pouvoir alternatif de prescription économique et esthétique ?