Quels usages des Lumières?

Institut protestant de théologie  -  83, boulevard Arago  -  75013 Paris
Si l’on s’accorde à penser qu’un certain optimisme, associé à un horizon de progrès et à un humanisme revendiqué, fut longtemps l’un des traits de l’héritage des Lumières, c’est aujourd’hui plutôt un pessimisme, une perte de confiance généralisée dans l’avenir, qui semble régner. Celui-ci a été porté par les interrogations sur le rapport à la nature, à la science, à la technique, sur l’égalité des genres et des races, ou sur la religion. Études environnementales, études de genres, études impériales, ces approches et d’autres ont contraint l’Europe à réévaluer le regard qu’elle porte sur elle-même et à s’interroger sur les fondements de son unité et de son histoire, dont les Lumières ont longtemps, et pour bon nombre, constitué un élément essentiel.
La prétention occidentale au monopole de la modernité, qui s’est fondée sur le grand récit des Lumières, est largement remise en cause. Quelle signification les Lumières peuvent-elles encore avoir dans une nouvelle configuration mondiale des savoirs ? Quel rôle la notion même de « Lumières » a-t-elle joué dans les débats récents invitant les Européens à décentrer leur regard ? Quelle place les Lumières, comme symbole de la culture occidentale ou sous la forme de réappropriations, peuvent-elles occuper aujourd’hui ?
Ces journées d’études voudraient contribuer à ce déplacement du regard : autour des grands thèmes qu’on vient d’évoquer, en interrogeant les usages qui sont faits des Lumières dans les débats politiques ou culturels ; en Europe mais aussi sur d’autres continents ; hors des seules sphères académiques ou en écho à ce qui s’y joue. Une partie de la réflexion visera aussi à replacer ces usages dans une histoire plus longue, depuis les Lumières elles-mêmes, avec une attention spécifique aux résurgences, aux oublis, à la permanence de certains d’entre eux.
Il ne s’agira donc pas d’un nouveau colloque sur les Lumières comme période historique ou comme concept, mais d’une interrogation sur les différentes manières qu’ont les sociétés contemporaines d’user de cette référence, des œuvres, des notions et des imaginaires qui lui sont associés.
Date
  • du jeudi 20 juin 2013 à 09h au  vendredi 21 juin 2013 à 19h
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