Arcs-en-ciel et couleurs. Regards comparatifs

Musée du quai Branly - 37, quai Branly 75007  -  INHA - 2, rue Vivienne 75002  -  Paris
Après la parution du volume collectif L’Antiquité en couleurs : catégories, pratiques, représentations (Grenoble, Millon, 2009), issu de réflexions communes entamées depuis 2003, les membres de l’atelier Chromo ont souhaité reprendre l’étude des couleurs afin d’approfondir l’expérience comparatiste. Une piste d’analyse suggérée par plusieurs des contributions méritait d'être explorée : les jeux d’opposition entre coloré et incolore, polychrome et monochrome, avec toute la  gamme des gradations intermédiaires qui les accompagnent : peu coloré/très coloré, terne/chatoyant, mat/lumineux, foncé/clair. De telles polarités sont mobilisées en connexion avec d’autres types d’opposition :  création/chaos, animation/absence de vie, pureté/dévoiement, simplicité/excès, vérité/mensonge, etc.
Cette piste invite à appréhender la question des couleurs de manière dynamique, à travers les  processus de différenciation des couleurs, de diffraction, mais aussi d’altération, de réduction et de disparition de la couleur. Pour ouvrir l’enquête, nous avons choisi de partir d’un objet qui permet de croiser la question de l’incolore, du coloré, du polychrome et du monochrome, tout en prenant en compte la temporalité des effets chromatiques : l’arc-en-ciel. Si plusieurs études ont été consacrées à l’histoire de sa perception par les hommes, aucune n’a abordé le sujet dans une perspective comparatiste.
L’arc-en-ciel sera donc pour nous un moyen d’interroger les couleurs de façon dynamique, dans leur dimension temporelle (apparition/ disparition ; éphémère/permanent) et cosmogonique (manifestation d’une puissance « surnaturelle », relation avec un « autre » monde, lien avec la genèse de l’univers). La réflexion pourra éventuellement s’ouvrir sur les phénomènes d’ « irisation » et d’« iridescence » qui se trouvent associés à des matières (fleurs, plumes, écailles, mosaïque,…), à des animaux (serpent,
caméléon, colibri), etc. - autant de réalités concrètes susceptibles de produire des phénomènes chromatiques impalpables, fugaces, mais hautement évocateurs, ainsi que l’illustrent, entre autres, les mythes amérindiens étudiés par Lévi-Strauss sur le serpent/arc-en-ciel primordial associé à la genèse des couleurs.
Date
  • du vendredi 17 mai 2013 à 10h au  samedi 18 mai 2013 à 17h30
Contacts

Haut de page