L’Homme, n° 203-204 : Anthropologie début de siècle

Sous la direction de Michel Naepels

Image1Les articles réunis dans ce volume de L’Homme, et qui coïncident, à un an près, avec le cinquantenaire de la revue (1961), ne sont ni à visée commémorative ni de portée comptable comme il en avait été en 1986 avec le numéro intitulé L’anthropologie : état des lieux. Ni bilan ni jubilé, ce numéro se veut le reflet, parfois le prisme ou l’aiguillon, de quelques tendances, interrogations, problèmes, débats que manifeste, rencontre ou développe l’anthropologie sociale en ce début du XXIe siècle. La tradition conceptuelle et méthodologique de cette discipline - renforcée par les enrichissements réflexifs suscités par les critiques féministes et post-coloniales - demeure productive dans l’analyse des sociétés : ce numéro de L’Homme souhaite en porter témoignage. Il présente des chantiers, des lignes de faille et de fracture, des bifurcations, des tensions théoriques et des contradictions aussi, plutôt que des champs, des sous-disciplines, des domaines et des tiroirs.

Ce volume traite de plusieurs questions : il aborde l’articulation de la singularité des cas ethnographiques et de leur compréhension dans un cadre plus général ; la question de la commune humanité en même temps que celle des divisions et des rapports de pouvoir qui la partagent, saisis à partir de la violence et des rapports sociaux de genre ; celle du post-colonial, de l’éventuelle "racialisation" des rapports sociaux et de l’émergence de la question de l’autochtonie. La thématique du symbolisme et des représentations est abordée en relation étroite avec les questions liées aux objets, au rituel et à la production d’émotions. Elles ouvrent sur la manière dont l’anthropologie aborde les œuvres artistiques, les émotions esthétiques et les effets pragmatiques des productions culturelles. Enfin, ce numéro cherche à porter son questionnement aux confins des disciplines en interrogeant les relations de l’anthropologie avec la philosophie et l’histoire de l’art comme avec l’histoire. Ces réflexions plus générales nous ramènent à la question spécifique des conditions d’enquête et de la nature des sources de l’anthropologie sociale, en tant qu’elle se fonde sur l’enquête ethnographique. Nous espérons ainsi montrer par ce parcours divers la richesse de l’anthropologie contemporaine.

Sommaire

Présentation

  • Michel Naepels, Un perpétuel principe d’inquiétude  

Différentialités

  • Étienne Balibar, L’introuvable humanité du sujet moderne. L’universalité "civique-bourgeoise" et la question des différences anthropologiques  
  • Michel Agier, Penser le sujet, observer la frontière. Le décentrement de l’anthropologie  
  • Michel Naepels, L’épiement sans trêve et la curiosité de tout  
  • Pierre Déléage, Transmission et stabilisation des chants rituels  

Contemporanéités

  • Philippe Bourgois, Théoriser la violence en Amérique. Retour sur trente ans d’ethnographie  
  • Élisabeth Claverie, Démasquer la guerre. Chronique d’un nettoyage ethnique, Visegrad (Bosnie-Herzégovine), printemps 1992  
  • Christine Salomon, Le prix de l’inaccessible. De nouvelles intimités genrées et racialisées à l’ère de la mondialisation  
  • Paula Lopez Caballero, La formation nationale de l’altérité. Art, science et politique dans la production de l’autochtonie à Milpa Alta (Mexico), 1900-2010  
  • Jacques Galinier, Penser avec les dents. Aux sources de la spiritualité en Mésoamérique  
  • Emma Aubin-Boltanski, Notre-Dame de Béchouate. Un "objet-personne" au cœur d’un dispositif cultuel  
  • Aïssatou Mbodj-Pouye, Le genre du privé. Pratiques d’écriture personnelles et domestiques dans la région cotonnière du Mali  
  • Nicholas Thomas, La sculpture maorie et l’histoire coloniale. Supplément aux voyages de Tene Waitere  
  • NicolasMariot, La réflexivité comme second mouvement  

Humanités

  • Étienne Anheim, L’historien au pays des merveilles ? Histoire et anthropologie au début du XXIe siècle  
  • Michèle Coquet, Voir, sentir, figurer  
  • Jean-Paul Colleyn, Champ et hors champ de l’anthropologie visuelle  
  • Emmanuel Parent, Diaspora, essentialisme et humour noir. Échos de la double conscience chez Ralph Ellison  
  • François Flahaut, L’imaginaire pastoral. Un héritage païen en milieu chrétien  

Apartés

  • Marianne Lemaire, L’empreinte du faux  
  • Jean-Pierre Digard, Le tournant obscurantiste en anthropologie. De la zoomanie à l’animalisme occidentaux  
  • Daniel Fabre & Jean Jamin, Pleine page. Quelques considérations sur les rapports entre anthropologie et littérature  
  • Marc Augé, Emma c’est nous  
Date
  • le jeudi 6 décembre 2012
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