Mutations sociales et transformations spatiales des quartiers ouvriers de Shanghai (1949-2010)
le cas de la cité ouvrière de Caoyang
EHESS
-
190-198 avenue de France, salle 1
- 75013 Paris
Soutenance de thèse de Yang Chen
Après la prise du pouvoir en 1949, le gouvernement du Parti Communiste
chinois (PPC), inspiré par le modèle Soviétique, s'est engagé à établir
le système d’économie planifiée centralisée et la politique
d’industrialisation. Les ouvriers sont considérés donc comme une classe
privilégiée dans la nouvelle société chinoise. Pour soutenir la
production industrielle et la classe ouvrière, le gouvernement de
Shanghai a lancé, à partir de 1951, le projet des logements ouvriers :
la nouvelle cité ouvrière (Gongren Xincun, GRXC). Notre étude se
focalise sur trois aspects du GRXC (par le cas de la cité Caoyang): (1)
les contextes économiques, sociaux et politiques de la naissance des
cités ouvrières aux premières années du régime ; (2) la construction
spatiale et sociale de la cité ouvrière de Caoyang de 1950 à 1990s ; (3)
les nouveaux enjeux de la mutation de la cité Caoyang depuis fin des
années 1990. À travers ces trois parties chronologiques, nous tentons à
mettre en lumière que la naissance et l’évolution du GRXC fut loin
d’être une simple construction de logement ouvrier, elle s’intègre en
effet dans l’histoire des soixante années de transformation de Shanghai.
A partir de l’investissement, de la construction, de la répartition et
de la gestion des cités ouvrières, le gouvernement du PCC a réussi à
établir un système de logement public, redessiner l’espace urbain,
élaborer deux systèmes d’administration sociale (unité de travail et
comité de résidents), construire une identité sociale pour les nouveaux
ouvriers socialistes, et a notamment réussi à définir les relations
entre Etat, unité de travail et ouvriers à l’époque socialiste. Même
dans les nouveaux contextes de dégradation du système de la danwei, de
privatisation du logement public et de rénovation urbaine depuis 1990,
les habitants de la cité ouvrière, en situation de précarité
professionnelle et de paupérisation, conservent toujours un attachement à leur quartier et une dépendance au comité de résidents et au gouvernement local.
Date
-
le
mardi 16 octobre 2012 à 14h30
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