Les métamorphoses de l’Etat social. La réforme managériale de l’assurance maladie et le nouveau gouvernement des pauvres
CNRS Pouchet - salle de conférences
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59-61 rue Pouchet
- 75017 PARIS
Le jury est composé de :
Noëlle BURGI, Chargée de recherche CNRS, CESSP
Robert CASTEL, Directeur d’étude émérite, EHESS
José Luis MORENO PESTAÑA, Université de Cadix (Espagne)
Frédéric LEBARON, Professeur, Université de Picardie Jules Verne
Patrice PINELL, Directeur de recherches,INSERM
Christian TOPALOV, Directeur d’étude, EHESS
Résumé :
La réforme de l’assurance maladie en France (1995-2008) transforme en profondeur le fonctionnement de l’Etat social. Partant du sommet de l’Etat, des dispositifs de différentes natures (structures, formations, organisation du travail) ont induit de nouvelles – ou réactivé d’anciennes – catégories de pensée pénétrant les représentations et les pratiques des agents de l’institution. Depuis réforme structurelle du plan Juppé (1996), on assiste au renforcement du rôle de l’État. Parallèlement, la réforme ouvre la voie à une politique managériale incorporant une nouvelle « gouvernance » dans un service public. La mise en œuvre de la réforme est passée par des dispositifs de formation destinés aux différentes catégories d’agents, pour les convertir aux nouvelles orientations politiques de la branche maladie, tout en s’adossant aux discours et outils managériaux de la « démarche qualité ». C’est au niveau de l’accueil des usagers que la réforme portée en actes apparaît au grand jour et ce depuis la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (CMU) (2000) destinée à protéger les populations en situation de précarité. L’afflux d’une population d’« assistés » (CMU) a entraîné la réorganisation et la rationalisation managériale de l’accueil en opérant un classement des usagers en différentes catégories : des « bons » clients jusqu’aux « assistés ». De plus, la fixation d’objectifs strictement quantitatifs, a permis de rationaliser la durée d’attente et/ou la durée des entretiens imposées aux usagers et/ou aux agents. En revanche, ces derniers disposent d’un pouvoir discrétionnaire dans l’appréciation des conditions d’accès au droit à la CMU.
Date
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le
jeudi 27 septembre 2012 à 14h
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