La construction de la catégorie identitaire « femme mariée à un étranger » dans la société sud-coréenne : de son émergence à la naissance de la Fédération World-KIMWA (1945-2006)

Maison de l'Asie - Grand Salon (1er étage)  -  22, avenue du Président Wilson  -  Paris (75016)
La soutenance de thèse de Kim Kyung-mi aura lieu le vendredi 22 juin à 14 heures à la Maison de l'Asie (Grands Salons-1er étage), 22 avenue du Président Wilson, 75116 Paris.

Résumé :

Marginalisées depuis longtemps dans la société sud-coréenne sous l’étiquette de « prostituées aux Occidentaux» (yang kongju), les femmes coréennes ayant un conjoint étranger et émigrées dans le pays de celui-ci sont parvenues à créer, en 2006, la World Federation of Korean Inter-Married Women’s Association (World-KIMWA), suite à leur rassemblement annuel, le Congrès international des femmes coréennes mariées à des étrangers. Inscrit dans un programme d’action de l’Overseas Koreans Foundation (OKF), institution gouvernementale chargée des Coréens résidant à l’étranger, ce Congrès apparaît comme un lieu à la fois d’institutionnalisation de la catégorie « femme mariée à un étranger » (kukche kyŏrhon yŏsŏng) et de reconstruction des stéréotypes de cette catégorie, qui consiste à lutter contre la discrimination subie par ces femmes et, par la suite, à propager une nouvelle appellation, « femme de famille multiculturelle » (tamunhwa kajok yŏsŏng).

Le présent travail de thèse explore les logiques sociales et politiques de ce recadrage des représentations sociales à l’égard des femmes coréennes mariées à un étranger, de son émergence à la naissance de la Fédération World-KIMWA (1945-2006), en s’articulant autour des questions suivantes : comment la désignation de ces femmes sous le nom péjoratif de « prostituée à un Occidental » s’est-elle substituée, au cours des années 2000, à l’appellation plus neutre de « femme de famille multiculturelle » dans la société coréenne ? ; comment un groupe social politiquement inexistant avant 2005 est-il devenu l’objet de catégorisation dans la politique du gouvernement sud-coréen ? ; si la création de la Fédération World-KIMWA est l’incorporation subjective de cette catégorisation normative, comment cette Fédération entreprend-elle l'identité de ce groupe ?

Afin de saisir la complexité d’un tel processus, le présent travail tente d’élaborer un espace de production de la catégorie « femme mariée à un étranger » où l’on peut observer comment divers acteurs institutionnels (la presse, le milieu intellectuel, les institutions politiques, les associations, etc.) adressent leurs offres concurrentes en tant que producteurs de normes et d’idéologies relatives à l’identité des femmes coréennes mariées à un étranger.

Jury

Mme Anne DUCLOUX, Docteur en histoire Expert,
Mme Roberte HAMAYON, Directeur d'études émérite, EPHE (rapporteur)
Mme Valérie GELEZEAU, Maîtresse de conférences, EHESS
M. Alexandre GUILLEMOZ, Directeur d'études, EHESS (directeur de thèse)
Mme Francine MUEL-DREYFUS, Directrice d'études, EHESS
M. Boudewijn WALRAVEN, Professeur, Leiden University (rapporteur)

La soutenance sera suivie d'un pot auquel vous êtes cordialement invité-e-s. Afin de faciliter son organisation, je vous prie de bien vouloir me confirmer votre présence.
Date
  • le vendredi 22 juin 2012  de 14h  à 17h
Contact
  • centre de recherches sur la Corée EHESS

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