Il y a aujourd'hui une actualité à l'analyse des modalités de constitution de l'objet scientifique «monde arabe/musulman», dans sa version «post-orientaliste» et post-coloniale. En effet, on peut observer (à la faveur de l'actualité politique internationale notamment) une convergence de discours tant internes qu'externes à cette région contribuant à la promotion d'un référent identitaire fort, investi de façons diverses, «arabes», «musulmans», et qui affecte en retour les catégories pour penser l'aire culturelle à laquelle il renvoie.
L'émergence de ce processus mérite un examen minutieux, notamment en corrélation avec l'analyse des déplacements qu'il implique du côté des sciences sociales sur/dans le «monde arabe/musulman». Il en va par exemple de la légitimation inégale des disciplines dans le champ. Il en va encore de la révision des perspectives de l'analyse historique dès lors que s'imposent des cadres culturels induits des conceptions de l'islam d'aujourd'hui. Voilà qui amène à interroger la teneur de cette conception anachronique, à tout le moins présentiste, du passé de ces sociétés.
L'analyse pourra s'appuyer a contrario sur la relecture de travaux et/u la mise au jour de l'usage de concepts offrant des cadres d'analyse radicalement différents, et pour cette raison quelques peu opacifiés aujourd'hui.
Programme
9h30 - Ouverture de la journée
Ali Ben Makhlouf, Université de Paris X-Nanterre
Hamit Bozarslan, EHESS, Paris
Yves Chevrier, EHESS, Paris
Randi Deguilhem, IREMAM, Aix-en-Provence
Sylvie Denoix, IREMAM, Aix-en-Provence
Eberhard Kienle, IREMAM, Aix-en-Provence
Silvia Naef, Université de Genève, Suisse
Alain Roussillon, CNRS-Paris
Georg Stauth, Université de Bielefeld, Allemagne
Droits d'inscription : 2 euros à régler sur place
Lieu : IISMM, 96 bd Raspail, 75006 Paris, salle Maurice et Denys Lombard