Espace impérial. Le Sud-Est européen entre Empires et Nations
Amphithéâtre François Furet
-
105, bd. Raspail
- 75006 Paris
L'Empire comme objet d'étude historique n'a désormais plus besoin de justifications. Tout un courant récent de la recherche a été consacré par la somme signée par Jane Burbank et Frederick Cooper, « Empires in World History ». Au-delà des diverses téléologies des historiographies nationales, qui n'y voyaient qu'oppression et domination, les empires s'avèrent en réalité acteurs et facteurs de l'histoire globale. Loin de disparaître dans un futur prévisible, ils se métamorphosent et se perpétuent sous des formes nouvelles, s'auto-présentant comme vecteurs de civilisation et de progrès, sans jamais cesser d'influer décisivement, pour le mieux ou pour le pire, sur l'histoire. Si l'historien ne saurait se leurrer devant idéologies et propagande, il ne saurait surtout ignorer ces géants qui ont transformé et transformeront encore les destins des hommes et des sociétés.
Or, à y regarder de plus près, le Sud-Est européen, espace multiple et varié est d'abord un espace impérial. Informés par le renouvellement de l'intérêt historiographique pour les empires, byzantinistes et ottomanistes réunis reliront leur objet d'intérêt commun en accordant une attention particulière à trois thèmes.
1. Le rôle du Sud-Est européen dans le phénomène général impérial.
2. La territorialisation de l'empire.
3. La spécificité de l'avatar médiéval – au sens du « long Moyen Âge » recadré par Jacques le Goff – de l'empire.
Deux autres thèmes sous-jacents complètent l'ambition d'une compréhension globale du phénomène impérial Sud-Est européen.
4. La rivalité impériale.
5. Le phénomène ethnique / national qui embrouille d'habitude les approches classiques de l'espace « balkanique » intéresse également la problématique impériale.
Rendre l'empire Sud-Est européen un objet de recherche en lui-même suppose une délimitation critique à la fois du discours légitimant des anciennes historiographies « impérialistes » ainsi que de leur pendant, la démarche dépréciative des historiographies nationalistes. Il va sans dire qu'un si vaste programme de recherche ne saurait être approché que par sondages. Il est cependant temps qu'un champ de recherche qui semblait épuisé par une sur-exploitation continuelle se montre à nouveau fertile grâce à un outillage scientifique innovant, à une procédure de décantage plus affinée et surtout à un travail commun.
Voir programme ci-joint.
Date
-
du
lundi 2 avril 2012 à 09h30 au
mercredi 4 avril 2012 à 17h
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