Saint-Louis du Sénégal, Palimpseste d'une ville

2012, Jean-Pierre DOZON, Saint-Louis du Sénégal, Palimpseste d'une ville, Paris, Karthala (Tropiques), 144 p.

· Quelle est cette ville d'Afrique de l'Ouest, persistant à s'appeler d'un nom très français et très chrétien
alors que la population qui la compose et le pays dont elle fut longtemps la capitale sont majoritairement musulmans ? Qu'est-ce que Saint-Louis du Sénégal sinon un formidable lieu de mémoires, aujourd'hui classé au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO, installé primitivement sur un site non moins
exceptionnel, une île entre fleuve et océan, désert et terres arables, propice à la fiction et au romanesque ?

· Dans ce livre, Jean-Pierre Dozon nous fait découvrir, à la manière d'un palimpseste, les visages successifs de Saint-Louis. D'abord comptoir de traite, fondé à l'époque de Colbert, se métamorphosant en cité créole, elle devint, sous Faidherbe, la porte d'entrée et le lieu d'expérimentation de la colonisation française en Afrique, puis de la IIIe République conquérante qui l'érigea en commune de plein exercice assimilant tous ses habitants (blancs, noirs ou métis) à des citoyens.

· Montrant ainsi que Saint-Louis ressortit largement à notre histoire nationale, le livre cependant débouche sur une autre mémoire, celle du fondateur de la confrérie musulmane des Mourides, Cheikh Ahmadou Bamba, qui y fut jugé et condamné par les autorités françaises à la fin du XIXe siècle. Parce que la geste de celui-ci n'a cessé de grandir au fur et à mesure que cette confrérie s'affermissait au sein de la société sénégalaise post-coloniale, le destin de Saint-Louis semble donc désormais balancer entre sa vocation patrimoniale et la vitalité mémorielle de ses ressortissants mourides.

Date
  • le mercredi 15 février 2012
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