« Il y a beaucoup d’histoire ici » : histoire, mémoire et subjectivité chez les habitants aborigènes de Palm Island (Australie)

EHESS, 105 Bd Raspail, salle 5

Soutenance de thèse de Lise Garond en Anthropologie

Titre : « Il y a beaucoup d’histoire ici » : histoire, mémoire et subjectivité chez les habitants aborigènes de Palm Island (Australie)

Membres du jury :

- Barbara Glowczewski, Directrice de Recherche, CNRS, EHESS, Paris, France (co-directrice de Thèse pour l’EHESS)

- Rosita Henry, Associate Professor, James Cook University, Townsville, Australie (co-directrice de Thèse pour JCU)

- Alain Bertho, Professeur, Université Paris 8

- Michel de Fornel, Directeur d’Etudes, EHESS

- Laurent Dousset, Maître de Conférences, EHESS

- Vanessa Castejon, Maître de Conférences, Université Paris 13

 

Résumé : Ile située dans le nord-est de l’Etat du Queensland en Australie, Palm Island est aussi une « communauté aborigène » de trois-mille personnes environ, et fut une réserve coloniale à caractère disciplinaire, vers laquelle plusieurs milliers d’Aborigènes furent déplacés au cours du 20ème siècle depuis une grande diversité de régions du Queensland. A partir de recherches de terrain menées à Palm Island et à Townsville (ville côtière du continent) en 2006, 2007 et 2009, je m’intéresse dans cette thèse aux manières particulières selon lesquelles les habitants de Palm aujourd’hui considèrent et interprètent leur passé, et entreprennent d’en « faire mémoire ». J’examine ici le poids des conditions historiques de la vie dans la réserve de Palm, sous l’autorité de la loi coloniale (jusque dans les années 70), et les conditions historiques plus récentes, à travers lesquelles a émergé une « place » pour la « mémoire » aborigène : de quelles manières cette « place » est-elle habitée, et dans quelles mesures, conjointement, les « places » attribuées aux sujets aborigènes dans les contextes colonial et postcolonial sont-elles aujourd’hui habitées, résistées et réappropriées ?

Abstract : An island located in the north-east of Queensland, Australia, Palm Island is also the name of an “Aboriginal community” of some three thousand people. Formerly a colonial Aboriginal reserve of a disciplinary kind, a few thousand Aboriginal people were removed to the island from a wide variety of places in Queensland. Drawing from my fieldwork research, carried out on Palm Island and in Townsville (a close-by mainland coastal town) in 2006, 2007 and 2009, the thesis focuses on the particular ways in which Palm Island people today consider and interpret their past, and undertake to “make memory” of it. I interrogate here the weight of the historical circumstances of life within the island reserve at the time of the colonial rule, and the more recent historical circumstances through which a new “place” for the Aboriginal “memory” was constituted.  I shall ask in which particular ways this place is occupied, and to what extent the “positions” attributed to Aboriginal subjects in the colonial and postcolonial eras are embodied, resisted against or repossessed.

Date
  • le jeudi 10 novembre 2011 à 15h

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