La statégie de l’enracinement et ses conséquences sur le développement en Afrique, le cas de la Chine au Congo

EHESS, Bâtiment France  -  190-198 avenue de France, salle 3  -  75244 Paris cedex 13
Soutenance de la thèse de Julien Bokilo, le mardi 12 juillet 2011 à 14H au siège de l’EHESS, 190-198 avenue de France, salle 3, 75244 Paris cedex 13. Le directeur de thèse est Thierry Pairault.

Le jury sera composé de
  • Robert Ziavoula , Professeur d’université en Géopolitique
  • Sylvain Zeghni, Maître de conférences, HDR en Sciences Économiques
  • Emmanuel Okamba , Maître de conférences, HDR Sciences de Gestion
  • Thierry Pairault, Directeur de recherche au CNRS/ Chargé d’enseignements à l’EHESS et à Paris III.
Le passage d’un système économique, fondé sur l’autarcie et la planification centrale, à un système de marché, a fait de la Chine un pays communiste à vocation capitaliste, dans lequel coexistent les milliardaires et des centaines de milliers de journaliers. Pour faire fonctionner cette énorme machine économique, la Chine a besoin des matières premières dont dispose l’Afrique, ce qui semble justifier la stratégie d’enracinement chinoise au Congo. Cette nouvelle donne a favorisé un nouveau partenariat que les dirigeants chinois se plaisent à présenter comme « gagnant-gagnant ». L’objet de cette thèse se propose d’analyser la pertinence de l’échange économique dans un contexte de coopération asymétrique, à travers la coopération Sud-Sud, notamment celle de la Chine avec le Congo de 1964 à nos jours. Cette étude nous permet de montrer d’abord les constances de l’échange entre la Chine et le Congo : la balance commerciale des échanges économiques entre le Congo et les pays développés – France ou Chine – est toujours déficitaire depuis 1960. Car les pays riches comme la Chine échangent des produits manufacturés à forte valeur ajoutée et à forte technologie contre des produits à faible valeur ajoutée et à faible technologie, c’est-à-dire essentiellement des matières premières. Nous montrons également, d’une part, comment la Chine maintient les Africains dans une dépendance grâce aux ancrages idéologique (leader des pays non alignés), monétaire (réduction périodique de la dette) et humanitaire (dons en nature et en numéraires) ; et, d’autre part, comment elle mène une gestion ethnocentrique en Afrique = les entreprises chinoises utilisent très peu le personnel local. Le facteur discriminant de cet échange, c’est l’absence de clauses de transfert de technologie et de service après-vente dans les accords et les contrats signés entre le Congo et la Chine – alors que ces clauses sont obligatoires dans les contrats entre la Chine et les pays développés. Ce travail de recherche montre ensuite les ruptures de cet échange : en Afrique, la Chine pratique le commerce traditionnel ou le troc, contrairement aux pays développés qui pratiquent l’échange monétaire (poids de l’euro et du dollar). Cette thèse a un double intérêt qui est premièrement pratique, car elle consiste à aider les dirigeants des pays en voie de développement à améliorer leur coopération économique avec les pays développés ou économiquement avancés (pays émergents) ; et, deuxièmement, théorique parce qu’elle contribue à la réflexion sur l’échange asymétrique et à sa dynamique dans le jeu de coopération économique entre les pays riches et les pays pauvres. En somme, nous remarquons après cinquante années d’échec de la coopération Nord-Sud que la coopération Sud-Sud peut être, elle, un levier pour le développement économique des P.V.D. à l’ère de la mondialisation, à condition que ces pays exigent le transfert de technologie et arrivent à concilier ou à combiner cette coopération Sud-Sud avec celle du Nord.
Date
  • le mardi 12 juillet 2011 à 14h
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