Le roman des années 2000 et la Shoah : politique, poétique et éthique

EHESS - Le France - salle 1  -  190, av. de France  -  75013 Paris
Journée d’études organisée dans le cadre des activités du CRAL (CNRS/EHESS), par Marie-Andrée Morache, Alexandre Prstojevic et Luba Jurgenson.


La première décennie du vingt et unième siècle littéraire a été marquée par la publication des œuvres dont les auteurs affichent le désir de rompre avec ce qui a été proposé dans les années 1960 et 1970 comme horizon éthique de la représentation des persécutions nazies : la zone grise, la banalité du mal, la mise à distance de l’héroïsme, la déconstruction du discours édifiant.
Yannick Haenel (Jan Karski), Jonathan Littell (Les Bienveillantes), Hans Magnus Enzensberger (Hammerstein ou l’intransigeance) et, dans une moindre mesure, Laurent Binet (HHhH) proposent une nouvelle interprétation de la Seconde Guerre mondiale. Le nazi « raffiné » de Littell, le Heydrich « génial » de Binet, le résistant allemand de Enzensberger, les alliés « responsables du génocide juif » de Haenel incarnent une lecture politique, idéologique et éthique de notre passé récent qui déplace, accentue ou relativise les culpabilités historiques, rejette ou problématise la technique « documentaire » des romanciers du XXe siècle (Kiš, Perec, Sebald) et réinvente le personnage du bourreau et/ou du résistant. En même temps, l’on observe le retour de certains registres considérés jusqu’à présent comme incompatibles avec une approche authentiquement critique de l’Histoire, notamment l’érotisme et le pathos.
C’est pourquoi nous souhaitons organiser une journée d’étude interdisciplinaire réunissant des historiens et des littéraires (CRAL, EHESS, UQAM (Université du Québec à Montréal)) autour de la question des enjeux poétiques et politiques de la narration contemporaine de la Seconde Guerre mondiale et de la dimension éthique des textes fictionnels portant sur les violences extrêmes.





Date
  • le lundi 6 juin 2011  de 10h  à 17h
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