L’orientalisme et après ? Médiations, appropriations, contestations

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Le débat sur l’orientalisme fut lancé, il y a quasiment un demi-siècle, avec l’ère des décolonisations. Il est temps de prendre la mesure, historique, d’un procès qui a surtout consisté à se demander si, sous ses différentes formes (littéraire, plastique, linguistique, architecturale, culturelle), ce champ de curiosité et d’érudition, ce registre d’activité créatrice, étaient fondamentalement inféodés à une entreprise de domination de l’Occident, dont la forme suprême devait s’incarner dans le colonialisme.
On voudrait cette fois reprendre la question dans une perspective différente ou, plutôt, inverse. Ce n’est pas d’hier en effet que les élites arabes et musulmanes se sont préoccupées de revisiter leur histoire et leur patrimoine. Elles ont souvent pris pour guides en la matière des orientalistes occidentaux, savants philologues ou archéologues, écrivains ou artistes. Ce n’était qu’un légitime retour des choses puisque l’orientalisme avait bâti son savoir et ses images en puisant largement auprès d’informateurs, de traducteurs et de médiateurs autochtones. C’est donc l’Orient reconstruit par les Orientaux, en miroir de l’Orient des orientalistes, qui fera l’objet de ce colloque. On se demandera notamment comment des intellectuels, des artistes, des agents culturels, mais aussi des collectionneurs et des savants, reconstruisent et recréent une image de leur propre monde en dialogue avec un savoir, un ensemble de représentations héritées, en partie critiquées ou récusées, mais finalement révisées et réappropriées.

Date
  • du mercredi 15 juin 2011 à 09h au  vendredi 17 juin 2011 à 18h
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