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Débat

Manifestation organisée par les Éditions de l’EHESS et la Direction audiovisuel et l’IISMM : film et livre sont l’occasion d’interroger les destins des Kurdes, ici et ailleurs, leur réalité quotidienne, à l’encontre de nos imaginaires. En présence des auteurs Clémence Scalbert-Yücel et Boris James et du réalisateur Claude Weisz.

Le film : Les kurdes de Bourg-Lastic, de Claude Weisz (2011, 65’).
« En 1988, les troupes de Saddam Hussein interviennent dans le Kurdistan irakien…et répriment toute aspiration à l'autonomie, par le feu et le sang. Quelques 40 000 kurdes se retrouvent internés dans des camps en Turquie. En 1989, à l'initiative de Danielle Mitterrand, la France accorde l'asile à 350 de ces réfugiés Installés dans un premier temps sur un terrain militaire, à Bourg Lastic (Puy-de-Dôme) ; c'est là que je les ai connus et filmés. Ce film nous fait vivre quelques moments de la vie quotidienne de ces réfugiés à Bourg- Lastic ; ils évoquent aussi leur horrible destin. 20 ans après, je les revois. Que sont-ils devenus ?Ainsi commencent ces nouvelles rencontres. Destins exemplaires, où il est montré que (pour une fois), la dénomination « France, patrie des Droits de l'Homme » n'est pas usurpée ».

Le livre : « Ruralité, urbanité et violence au Kurdistan », Clémence Scalbert-Yücel et Jordi Tejel Gorgas, Revue Études rurales, n° 186.
Depuis le Moyen Âge, les représentations sociales véhiculées au sujet des Kurdes ont laissé un tableau schématique du monde kurde. Celui-ci était surtout marqué par les montagnes, le « monde tribal », le nomadisme et les actes de déprédation des tribus kurdes. Force est cependant de reconnaître que si ces représentations sociales, relayées ensuite jusqu’au xxème siècle par des orientalistes, des voyageurs européens et des auteurs orientaux, puisaient dans un univers réel, elles n’étaient pas moins réductrices. À travers les territoires, les activités, les genres de vie, les organisations politiques, e livre explore les raisons de cette représentation, figée et négative.