Pentecôtisme en Polynésie française

Sociabilité, travail institutionnel et recompositions identitaires

EHESS, s. 524  -  54 bd Raspail  -  75006 Paris

Thèse soutenue par Yannick Fer

Préparée sous la direction de Danièle Hervieu-Léger

Président du jury : M. Jean-Paul Willaime, Directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section)

Jury : M. Sébastien Fath, Chargé de recherche au CNRS
Mme Monique Jeudy-Ballini, Chargée de recherche au CNRS
M. André Mary, Directeur de recherche au CNRS
M. Jörg Stolz, Professeur à l'université de Lausanne

Spécialité : Sociologie

Le pentecôtisme s'est développé en Polynésie française à partir des années 1960, d'abord au sein de la communauté chinoise, puis dans la plupart des îles de la Société, dans quelques atolls des Tuamotu et aux Marquises. L'expansion rapide du nombre de ses fidèles s'est accompagnée d'un processus de différenciation institutionnelle : des scissions successives ont fait naître plusieurs Églises charismatiques chinoises, puis une Église transculturelle, les assemblées de Dieu de Polynésie française, qui est aujourd'hui la principale Église pentecôtiste polynésienne. En outre, l'action missionnaire d'assemblées de Dieu américaines et de Jeunesse en mission ont contribué à l'émergence d'une pluralité d'expressions pentecôtistes, portée par un réseau d'organisations plus ou moins informelles au sein duquel circulent des croyants largement autonomes.

L'analyse du fonctionnement des assemblées de Dieu de Polynésie française permet de préciser l'articulation entre institution et individualisation des croyances au sein du pentecôtisme contemporain. Un travail institutionnel « invisible » y assure l'apprentissage d'un « Évangile relationnel » centré sur une communication personnelle avec Dieu et l'évangélisation comme mode de vie. Il produit à la fois une fidélité « enchantée » vis-à-vis de l'institution et une relativisation, parfois radicale, de toute appartenance institutionnelle.

Ce type de socialisation religieuse répond bien aux attentes d'individus détachés des structures traditionnelles d'encadrement social et désireux de « s'en sortir » par eux-mêmes : par un mouvement volontaire (« il faut aller de l'avant ») et à travers des choix personnels (donc authentiques) entre les différentes options pentecôtistes disponibles, ils peuvent ainsi trouver leur propre « chemin ».

Date
  • le lundi 9 février 2004
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