Les agriculteurs biologiques et l’alternative. Contribution à l’anthropologie politique d’un monde paysan en devenir

EHESS - Le France - salle du Conseil B  -  190, avenue de France  -  75013 Paris
Le jury est composé de :

Patrick CHAMPAGNE, Chargé de recherche à l’INRA (Directeur de thèse)
Rose-Marie LAGRAVE, Directrice d’études à l’EHESS
Raphaël LARRÈRE, Directeur de recherche à l’INRA, (Pré-rapporteur)
Christian MOUCHET, Professeur émérite de l’Agrocampus Ouest Rennes, (Pré-rapporteur)
Michel STREITH, Chargé de recherche au CNRS

Résumé :

Cette thèse se propose d’analyser la dynamique sociale qui anime le milieu agrobiologique dans sa configuration interne comme dans les relations qu’il entretient avec l’extérieur (champ agroalimentaire, politique, etc.). Par le recours à l’ethnographie, à l’historisation et à une approche en termes de champs (Bourdieu), cette recherche a pour principal enjeu de produire les premiers éléments d’une anthropologie politique du milieu agrobiologique.

La thèse se divise en deux parties respectivement intitulées « configurations du champ agrobiologique» et « trajectoires de vies paysannes ». Dans un premier mouvement, nous tentons de circonscrire cet espace social spécifique à partir de plusieurs types d’approches (sociohistorique, géopolitique, socioanthropologique) par l’examen des propriétés sociales investies dans les structures collectives (mouvements, organisations, croyances, enjeux, etc.). Ensuite, nous prenons pour objet les représentations et les stratégies individuelles d’une trentaine de paysans pratiquant l’agriculture biologique aujourd’hui pour étudier comment leurs trajectoires et leurs positions s’articulent avec les transformations structurelles du champ agrobiologique.

La reconstruction de sa genèse puis l’analyse des processus d’institutionnalisation permettent de cerner les logiques et les propriétés sociales qui sont au fondement du « système culturel » de l’agriculture et des agriculteurs biologiques. De la construction d’un espace socioprofessionnel bipolaire, cette approche permet de souligner la présence d’un ensemble de positions intermédiaires, placées entre ces deux pôles structurants, qui participent globalement au mouvement engagé vers une conventionnalisation de l’agriculture biologique. Pourtant, comme l’attestent les cas d’innovations sociotechniques étudiés, c’est une « approche transversale » qui lui confère son originalité sociale et agroéconomique.

Si une pluralité d’expressions, notamment alternatives, continue à se manifester en son sein, le champ agrobiologique demeure traversé par des forces extérieures à ses propriétés qui semblent de plus en plus réduire la position distinctive qu’il occupe dans l’économie agricole. Tout indique que la perte de son ressort contestataire affaiblit son autonomie mais lui offre un avenir dans la société marchande.          

Date
  • le mardi 26 avril 2011
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