Interroger les modalités de construction du passé dans une
société donnée est une question qui se situe au cœur du travail de l’historien
et, de ce point de vue, l’Asie du Sud n’échappe pas à la règle. Cependant, les
réflexions engagées sur les représentations et les usages du passé dans le
contexte sud-asiatique sont restées, jusqu’à ce jour, majoritairement centrées
sur les périodes coloniale et post-coloniale, accordant notamment une place de
choix à la question des constructions nationalistes.
Ce sont précisément ces différentes cultures et constructions du passé de la
période pré-coloniale et, plus particulièrement, les siècles de la première
modernité (XVIe-XVIIIe s.), que cette journée entend
interroger. En accordant une attention particulière à la dimension réflexive,
c’est-à-dire à la construction historique opérée par les acteurs eux-mêmes, il
s’agira d’examiner de quelles façons se déterminent les représentations
sociales du passé, à différents moments et dans divers groupes sociaux,
ethniques ou communautés religieuses.