Appel à contribution – Revue Transposition. Musique et sciences sociales nº 2

Séductions musicales

Appel à contribution – Revue Transposition. Musique et sciences sociales nº 2

Expression de visage, prestance physique, prouesse vestimentaire, intonation de voix, les formes prises par la séduction sont multiples et changeantes. Soumise au respect de codes spécifiques engendrés par les sociétés et les cultures dans lesquelles elle s’exprime, la séduction est néanmoins un « acte social ordinaire » que l’on peut tenir pour universel. Cécile Dauphin et Arlette Farge la présentent comme « l’un des points nodaux de l’architecture sociale », une réalité à laquelle aucune société ni période n’a échappé [cf. Dauphin, C. et Farge, A. (éd.), Séduction et sociétés. Approches historiques, Paris : Seuil. 2001]. Objet d’étude relativement récent pour les sciences sociales, la séduction entretient avec la musique des relations privilégiées que ce numéro de la revue Transposition compte explorer.

1. Le rôle de la musique dans les jeux de séduction

Le rituel de la séduction prend forme bien avant les lieux institutionnels de la musique, hors des salles de concert : la chanteuse envoûtante des salons particuliers, l’amoureux transis donnant l’aubade au balcon, le guitariste en herbe qui « tombe les filles ». Les clichés de la séduction occidentale nous proposent de nombreuses figures à interroger. Que nous apprennent-elles de la société dans laquelle elles naissent ? En quoi sont-ils le reflet des rapports entre les sexes ? Ces exemples, tirés du monde occidental, ont-ils des équivalences dans d’autres aires culturelles ?

2. Représentation musicale de la séduction

Entre les airs du théâtre lyrique, le concert de musique « pure » et le répertoire de la mélodie, les stratégies des compositeurs pour figurer la séduction en musique varient selon les codes sociaux et les usages musicaux et dramaturgiques. Comment représente-t-on la séduction avec l’aide du support musical ? Peut-on définir des formes musicales privilégiées pour représenter la séduction ? Outre des études de cas musicaux, nous incitons les auteurs à proposer des analyses reposant sur la réception de ces types d’oeuvres.

3. Des musiques pour séduire

Y a-t-il des musiques pour séduire ? Outre la séduction amoureuse, il faut envisager le cas des musiques publicitaires ou d’« ambiance », destinées à stimuler le comportement de cœurs de cibles. Des musiques se trouvent instrumentalisées pour servir des intérêts commerciaux, certaines sont spécifiquement produites pour induire un comportement particulier, d’autres, enfin, sont des réappropriations d’un discours musical publicitaire dans le cadre de productions artistiques. Les musiques d’appareil, musiques d’apparat, ou encore musiques de propagande, doivent également être analysées à la lumière de la séduction. Des études de cas doivent nous permettre de mieux connaître ces musiques qui permettent à une marque ou une institution de se faire aimer du public. La « simplicité » de ces musiques est-elle une constante ? Comment mesurer l’impact de ces musiques sur les auditeurs ?

4. La séduction musicale comme figure du mal

Des sirènes de l’Odyssée au conte du joueur de flûte de Hamelin, nombreux sont les exemples littéraires où la séduction (vocale ou instrumentale) est présentée comme l’un des attributs le plus maléfique du son et de la musique. Nous incitons les rédacteurs à analyser des exemples de cette représentation de la musique et à montrer son évolution dans le temps et dans différentes aires culturelles. Ils pourront également se poser la question de la postérité de ces récits dans les critiques adressés à des phénomènes comme la « culture de masse » ou l’« industrie culturelle ».


5. Le musicien séducteur

Qu’elle se joue entre deux ou plusieurs individus, la séduction est investie d’une double dimension : la captation et le plaisir. Le parallèle entre cette action et l’exécution musicale semble transparent. Le musicien est-il pour autant un séducteur ?

6. Lieu musical, lieu de rencontre.

Salle de concert ou de bal, boîte de nuit ou de jazz, opéra. En quoi ces lieux peuvent apparaître comme des lieux privilégiés de séduction ? En quoi l’architecture de ces espaces favorise-t-elle des logiques de paraître en société ?

Les textes, conformes aux normes exigées par la revue (http://transposition-revue.org/transposition-la-revue/), devront être adressés au comité de rédaction de Transposition avant le 15 mai 2011 à cette adresse : transposition.submission@gmail.com


 



 



 




Date limite
  • le dimanche 15 mai 2011
Contact

Haut de page