Jihadist Ideology, the Anthropological Perspective

Dernier ouvrage de Farhad Khosrokhavar, directeur d'études à L'EHESS :
Farhad Khosrokhavar, Jihadist Ideology, the Anthropological Perspective, The Centre for Studies in Islamism and Radicalization (CIR), Aarhus C, Scandinavian Book A/S, 2011, 251 pages.


L'ouvrage, publié par l'université Aarhus au Danemark sous le titre: "Jihadist Ideology, the Anthropological Perspective" fait suite à un autre livre, publié en 2009 sous le titre "Inside Jihadism", publié dans la collection Cultural Sociology de l'université de Yale aux Etats-Unis, par Paradigm Publishers.

Dans cet ouvrage l'auteur tente de dresser le paysage idéologique de la galaxie Jihadiste, notamment en référence aux figures majeures de ce mouvement qui ont écrit en arabe et en persan, parfois même en anglais ou en français. Il étudie les figures majeures du Jihadisme, dans leur versant sunnite et chiite. Il montre comment le Jihadisme présente une herméneutique spécifique par sa lecture du Coran et par son interprétation des Dires du Prophète (Hadith) ainsi que par sa vision des compagnons  ou des disciples directs du Prophète. la description se fait plus précise en référence à des notions jusque-là peu connu dans sa version Jihadiste du "Groupe Victorieux" qui est plus ou moins interprété dans le sens de l'Avant-Garde révolutionnaire. Dans le chiisme, les figures importantes, notamment ayatollah Mesbah sont analysées, les différences avec le Sunnisme étant relevées et contextualisées.

L'auteur se penche sur la diversité des acteurs jihadistes et de son intelligentsia et décrit longuement la vision jihadiste des systèmes politiques, notamment de la démocratie, perçue comme une religion impie beaucoup plus que comme un système politique. L'ensemble est décrit en référence aux auteurs majeurs du jihadisme actuel (Maqdisi, Tartusi, Suri, Abu Qatadah, Abu Yahya al Libi, Lewis Atiyat Ullah... ), avec, comme arrière-plan, les pères et les grands-pères (Qotb, Mawdudi et cetaines figures mineures dans le monde sunnite, Les Fedais d'Islam, ayatollah Khomeini, Shariati, Taléqani dans le monde chiite...).

L'ouvrage dégage les traits majeurs de l'idéologie jihadiste qu'il caractérise comme une figure majeure de totalitarisme moderne. L'ouvrage tente de briser l'idée qui consiste à prendre le Jihadisme comme un mouvement idéologiquement faible, basé sur des réseaux qui jouent principalement sur le malaise et la désappropriation mentale des jeunes ou sur l'anti-impérialisme fruste et dépourvu de fondement
idéologique. Il montre en quoi le Jihadisme innove en présentant une version de l'islam qui est aux antipodes d'autres versions, le réformisme, mais aussi, le fondamentalisme. La quête de la pureté
absolue et le sentiment de revanche des faibles s'inscrivent dans une perspective qui justifie le recours à la violence absolue et sa justification par un anti-colonialisme et un anti-impérialisme essentialisés.



Date
  • le jeudi 20 janvier 2011

Haut de page