Ecrivains étrangers à Paris et construction identitaire supranationale : le cas de la panlatinité, 1900-1939

Maison des sciences de l'homme  -  54, Bld Raspail  -  75006 Paris
Amotz Giladi soutiendra sa thèse pour l’obtention du doctorat de Sociologie, le mardi 6 juillet 2010, à 14h en salle 214 à la Maison des sciences de l'homme, 54 bd Raspail, 75006 Paris.

Jury

  • Anne-Rachel Hermetet – Université d'Angers
  • Laurent  Jeanpierre – Université de Paris VIII
  • Dinah Ribard – EHESS
  • Gisèle Sapiro – CNRS (directrice)
  • Jocelyne Streiff-Fénart – CNRS

Résumé

Dans cette thèse, nous étudions la présence physique et intellectuelle d’écrivains étrangers à Paris entre 1900 et 1939, ainsi que l’une de leurs principales stratégies d’insertion dans le champ littéraire français : l’élaboration d’une identité panlatine. Celle-ci permet à de nombreux écrivains, surtout des ressortissants de pays dits latins, de s’appuyer sur une forme d’identité supranationale qui les rattache à la France, sans pour autant les éloigner de leur propre identité nationale.Née au XIXe siècle, la panlatinité se réclame de ce qui est considéré comme l’héritage culturel de l’empire romain, partagé par plusieurs nations modernes : France, Italie, Espagne, Portugal, républiques latino-américaines… A travers une étude des trajectoires intellectuelles d’écrivains étrangers comme Ricciotto Canudo, Blaise Cendrars et Guillaume Apollinaire, ainsi qu’une enquête prosopographique qui trace les propriétés sociales d’une population plus large d’écrivains étrangers (95 cas), notre analyse appréhende l’identité panlatine comme un catalyseur majeur de l’immigration littéraire. Même si Paris, principale métropole culturelle européenne, semble attirer naturellement les écrivains du monde entier, cette migration est un processus complexe : elle s’inscrit dans un contexte de durcissement de la politique française d’immigration, et de montée de la xénophobie et du nationalisme. Pourtant, les intellectuels nationalistes en France, qui tendent à utiliser eux-mêmes les thématiques panlatines – afin de conférer une portée universelle à leurs notions particularistes –  contribuent de leur côté à l’élaboration d’un espace discursif dans lequel puissent s’insérer certains écrivains étrangers. C’est dans cet espace que se passe une grande partie des échanges entre écrivains immigrés et français, que ce soit au sein des mouvements d’avant-garde ou à travers des circuits universitaires, diplomatiques et mondains.
Date
  • le mardi 6 juillet 2010 à 14h
Contact

Haut de page