La Théorie souveraine.

Les philosophes français et la sociologie au XXe siècle

Vient de paraître : un ouvrage de Louis Pinto, La Théorie souveraine. Les philosophes français et la sociologie au 20ème siècle, Paris, éd. du Cerf, collection « Passages », 2009, 382 p.

« La philosophie ne voyage point » déplorait Jean-Jacques Rousseau. La découverte d’autres cultures lui semblait procurer un indispensable dépaysement et une idée élargie de l’humanité. Or, depuis l’époque des Lumières, les sciences de l’homme ont connu un développement considérable que les philosophes en France n’ont pu ignorer. La sociologie en particulier, issue avec Durkheim de la discipline philosophique, n’a cessé d’être présente à leur esprit. Mais on ne peut analyser le problème qu’elle a posé à la philosophie depuis plus d’un siècle sans envisager ce que la pensée la plus théorique doit à des traditions, à des hiérarchies intellectuelles, à des découpages disciplinaires.

Quatre périodes ont été étudiées ici, entre les années 1900 et les années 1970 : la première, marquée par le débat sur le durkheimisme, la deuxième dominée par la phénoménologie, la troisième placée sous l’emblème du structuralisme et la dernière sous l’emblème des rapports entre politique et philosophie, savoir et pouvoir. Au lieu de recenser ou d’encenser, comme on le fait trop souvent, les pensées d’auteurs prestigieux qui ne manquent pas ici (Durkheim, Husserl, Sartre, Merleau-Ponty, Lévi-Strauss, Foucault, Bourdieu, Deleuze, Derrida, etc.), Louis Pinto s’est donné une autre tâche : celle comprendre comment les stratégies des philosophes commandées par leur position et leurs ressources dans le champ philosophique ont favorisé l’invention d’instruments conceptuels, parmi lesquels l’antinaturalisme et l’antiobjectivisme.

On est ainsi conduit à voir tout autrement les philosophes aussi bien que leurs discours.



Date
  • le lundi 27 avril 2009
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