Carnets boliviens (1999-2007). Un goût de poussière

Vient de paraitre : Franck Poupeau, Carnets boliviens (1999-2007). Un goût de poussière, éditions Aux lieux d'être.

L'Amérique latine constitue de nouveau l'espace de projection privilégié des utopies de la gauche européenne. Souvent assimilé au Venezuela et à Cuba, le cas de la Bolivie présente cependant une configuration particulière.

En articulant les thématiques indianistes à la défense des ressources naturelles et de la souveraineté nationale contre la dérégulation de l'économie mondiale, il propose une expérience originale de gouvernement : une tentative de refondation de l'État, chargé de promouvoir la diversité ethnique et plus seulement l'égalité socio-économique. Cette recomposition de la gauche est-elle viable dans les faits ? L'auteur, sociologue engagé intellectuellement dans les luttes sociales du pays, revient sur ses enquêtes précédentes, consacrées aux mouvements sociaux et aux inégalités d'accès à l'eau.

Dans ces « Carnets boliviens », il analyse les difficultés d’un modèle socio-économique confronté à un monde politique encore très fermé et à une société marquée par la pauvreté et l’exploitation. Dans les quartiers périphériques d’El Alto, épicentre des mobilisations sociales du pays, il découvre l’envers du décor politique : « À défaut de schémas de parenté bien dessinés, il reste quelques moments privilégiés […] : les séances photo avec des enfants du quartier, les cours d’aymara avec leurs mères, les cérémonies interminables et émouvantes dans l’enceinte de l’école, l’intensité politique des assemblées communautaires ou des réunions publiques sur la réappropriation des ressources naturelles. Et le plaisir, solitaire, d’un chemin de crête mille fois parcouru, d’une route au goût de poussière dont aucune eau ne peut étancher la soif ».

Franck Poupeau est sociologue, chercheur au Centre de sociologie européenne, pensionnaire de l’Institut français d’études andines à La Paz.









Date
  • le mardi 19 février 2008
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