La notion de changement graduel d'attracteur, à partir des idées morphologiques de d'Arcy Thompson et de René Thom.
Salle 524
-
54 bd Raspail
- Paris
Dans le cadre du séminaire collectif de l'EHESS “Morphologies” du vendredi 18 février (à 17 heures, salle 524)
Exposé de Yves Bouligand, Professeur à l'Institut de Biologie Théorique, du CNRS, l'EPHE et l'Université d'Angers, sur le thème La notion de changement graduel d'attracteur, à partir des idées morphologiques de d'Arcy Thompson et de René Thom.
D'Arcy Thompson et sa méthode des transformations curvilignes des morphologies ont inspiré une bonne part des travaux modernes de morphométrie, dont les principes techniques furent mis en œuvre par Bookstein principalement. On montre aisément la nécessité d'introduire des singularités dans les grilles curvilignes utilisées, mais leur différenciation s'effectue dans un contexte graduel, qui vaut aussi bien pour l'ontogenèse ou la phylogenèse. Il existe pourtant des discontinuités bien réelles dans le développement des individus ou dans l'évolution des espèces, comme les métamorphoses, ou certains sauts évolutifs, mais les populations de cellules impliquées ou d'individus concernés se transforment de manière continue. Ces notions replacées dans le cadre des réflexions de René Thom en biologie conduisent à considérer la part de l'inertie dans le développement ou dans la transformation des espèces. Si une barrière de potentiel s'estompe, en permettant un changement d'attracteur, les processus du développement ou de l'évolution se trouvent infléchis, mais pas aussi radicalement qu'on le considère usuellement. La génération des discontinuités, souvent par paire, peut être paramétrée de manière continue. Ces périodes assez prolongées de changement d'attracteur réunissent des situations d'instabilités, qui favorisent l'efficacité de signaux faibles dans le choix des voies à suivre. Les enzymes sont des catalyseurs en petite quantité, qui bénéficient de ces situations à diverses étapes du développement
Date
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le
vendredi 18 février 2005 à 17h
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