Arts de l'oubli

INHA - Salle Peiresc  -  2, rue Vivienne  -  75002 Paris
Parution du numéro 12 « Arts de l’oubli  » coordonné par Giuliana Ravviso et Sarah Shroukh. Présentation avec la participation de deux des auteurs du numéro, Can Onaner et Gaëlle Périot-Bled.

Can Onaner, Aldo Rossi et les images architecturales de l’oubli

L’oubli est un thème prépondérant dans les écrits d'Aldo Rossi, notamment dans son livre Autobiographie Scientifique qu’il hésite à titrer : « Oublier l’architecture ». Pour lui, le souvenir et l’oubli sont les deux possibilités de l’architecture. Celle-ci, « pour atteindre une certaine grandeur, doit être oubliée, ou proposer simplement une image de référence qui se confonde avec le souvenir ». Au sein de l'acte créateur, l’oubli est un procédé constitutif de la mémoire au même titre que le souvenir : ce que l’on décide volontairement d’oublier, ou ce que l’on refoule inconsciemment, en dit autant sur notre création que l’accumulation de souvenirs avec lesquels nous cherchons tant bien que mal à constituer un récit cohérent.

Can Onaner est un architecte franco-turc, docteur en Histoire de l'architecture. Il enseigne la théorie et le projet à l'ENSAP-Malaquais et à l’ENSA-Versailles. En 2011, il soutient sa thèse de doctorat titrée « Le suspens en architecture de Adolf Loos à Aldo Rossi » sous la direction de Dominique Rouillard (Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne). Can Onaner a publié des articles et essais pour différentes revues françaises et internationales, dont Images Re-vues, Multitudes, LOG et CITIVISIO et présenté des conférences sur les analogies dans le travail d'Adolf Loos et les écrivains Sacher-Masoch et Georges Bataille. De 2000 à 2002, il a été le correspondant parisien de la revue architecturale turque XXI. En 2005 il a participé au symposium de l'UIA (Union Internationale des Architectes) à Istanbul avec un court-métrage intitulé "Le locataire de la maison Tzara". En 2010, il a été invité comme conférencier à Venise, pour un colloque international sur la figure d’Aldo Rossi. En 2013 il a été le co-commisaire avec Gilles Delalex d’une exposition réunissant architectes et plasticiens autour du Temps Suspendu. Depuis 2011, ses recherches au sein du laboratoire LIAT l’orientent vers les espaces et les temps suspendus dans la ville. Parallèlement à sa pratique d'architecte, à la recherche universitaire et à l’enseignement, Can Onaner mène une pratique de recherche par le projet au sein du collectif d’architectes Documents Architecture dont il est un des fondateurs.

Gaëlle Périot-Bled, Christian Boltanski. Petite mémoire de l’oubli

De la collecte d’objets quotidiens exposés dans des vitrines jusqu’aux installations les plus monumentales, Christian Boltanski a l’obsession de sauver l’humanité de l’oubli. La collecte et l’archivage sont les obsessions majeures de cet artiste, comme si l’accumulation d’objets et de photographies pouvait venir conjurer l’inexorable perte qui touche chacun dans son expérience du temps. Son oeuvre s’articule autour du projet de créer un musée de l’homme, un musée vivifié par des dispositifs qui intègrent le spectateur et l’amènent à prendre une part active dans l’installation. Dans le temps et le lieu de son exposition, chaque oeuvre est une pièce qui se joue grâce au public, puis retourne au néant, ne survivant alors que dans la petite mémoire du spectateur. Nous voudrions revenir sur les formes que prend cette paradoxale oeuvre de mémoire qui n’est adossée à l’oubli que pour mieux nous le donner à voir.

Gaëlle Périot-Bled est professeur agrégé de philosophie en terminale et en CPGE scientifique. Elle enseigne également le théâtre au lycée et a fait partie du département Arts et Humanités de l’ENSATT. Auteur d’articles parus dans la revue Figures de l’art et dans la Nouvelle Revue d’esthétique, elle prépare un doctorat sur le mode d’existence des oeuvres éphémères à l’Université Paris 8 sous la direction de Catherine Perret.

Date
  • le jeudi 9 avril 2015 à 09h30
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