Les origines de la révolution industrielle aux États-Unis

Pierre Gervais

Entre économie marchande et capitalisme industriel. 1800-1850 , Paris , Éditions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2004, 352 p. [Collection «Recherches d'histoire et de sciences sociales »]


"Pendant une bonne partie du XXe siècle, on a soutenu que la « révolution industrielle» avait été commandée par des facteurs techniques. Le renouvellement historiographique actuel, en particulier aux États-Unis, met l'accent sur les évolutions sociales liées à l'intensification de pratiques marchandes antérieures.
L'étude de cas menée sur le Nord-Est des États-Unis au début du XIXe siècle permet de mieux analyser les mécanismes de ce phénomène, désormais compris comme une rupture avec un modèle social préindustriel particulier.
En retraçant les activités quotidiennes de marchands actifs entre New-York et Philadelphie après 1800 et des producteurs qui les entouraient, l'auteur montre comment des mécanismes monopolistiques ont permis l'accumulation d'énormes fortunes. C'est ce succès économique, accéléré par le développement des transports, qui a fini par rendre instables l'économie et la société américaines, et incité à la recherche de solutions inédites. Certains industriels entreprirent alors de contre-attaquer et de reconquérir les marchés en abaissant les coûts de production, en imposant des gains de productivité, en brisant la solidarité employeurs / employés caractéristique de l'univers pré-industriel. L'efficacité productive se révéla l'arme absolue contre la domination marchande, à laquelle elle mit fin.
Ainsi le capitalisme est-il né, non de l'accomplissement de l'économie de marché, mais de son rejet.
C'est cette thèse surprenante qui est proposée par Pierre Gervais, étude de cas à l'appui."

Date
  • le vendredi 18 mars 2005

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