Les précurseurs sombres : l’émergence de l’« État secret » aux États-Unis (1911-1941)

EHESS - Salles 7/8  -  105, boulevard Raspail  -  75006 Paris
Le CENA et Mondes Américains sont heureux de vous inviter à la soutenance de thèse de doctorat d'histoire d'Alexandre Rios-Bordes préparée sous la direction de M. François Weil, « Les précurseurs sombres : l’émergence de l’« État secret » aux États-Unis (1911-1941) », samedi 29 novembre 2014, salle 7/8, à 14h EHESS, 105 bd Raspail, Paris 6e.

Jury

  • Alain Dewerpe, directeur d'études à l'EHESS
  • Romain Huret, maître de conférence à l'Université Lumière - Lyon II
  • Jean Kempf, professeur à à l'Université Lumière - Lyon II
  • Annick Lempérière, professeur à l'Université Paris I - Panthéon Sorbonne
  • Renaud Payre, professeur à l'IEP de Lyon
  • François Weil, directeur d'études à l'EHESS

Résumé

Cette thèse retrace un changement majeur dans l’État fédéral américain qui s’effectue au long d’un moment que l’on suppose immobile et inerte. C’est l’histoire de trois ruptures liées au point de n’en faire qu’une, celle d’une reconfiguration de la relation du gouvernement à son peuple, ou plutôt : de l’État fédéral à sa population. C’est l’histoire de la  constitution d’un espace de l’appareil d’État soustrait à l’impératif de publicité, occupé par des organes s’affranchissant des contraintes  pesant habituellement sur l’action publique, pour faire et envisager l’impensable et l’indicible.

A partir d’une vaste quantité  d’archives parlementaires, judiciaires et militaires, cette recherche retrace la constitution d’un système contemporain de confidentialité, fondé sur la loi, décliné en règles, procédures et pratiques, et garanti par la perspective de sanctions. Elle relate comment, à l’abri de ce voile opaque qu’ils contribuent à mettre en place, les services de renseignement militaires – la Military Intelligence Division et l’Office of Naval Intelligence – se mettent à opérer structurellement dans la « zone grise » pour maintenir sous surveillance la population civile américaine. Elle explique enfin que cette accumulation de savoirs est conduite au nom – et en fonction – d’un raisonnement inédit sur les menaces que représente leur propre population.

On assiste ainsi à l’émergence silencieuse d’un État secret américain, c'est-à-dire d’un espace délimité par le secret d’État, incarné par des bureaucraties secrètes radicalement autonomes qui élaborent, formulent et opèrent une rationalité inavouable, ce qu’il est convenu d’appeler : une forme contemporaine de raison d’État.

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Date
  • le samedi 29 novembre 2014 à 14h
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