Les limites de l'inclusion démocratique

EHESS – Salle 8  -  105, boulevard Raspail  -  75006 Paris
Journée d'étude autour du numéro 9 (2014/2) de Participations  « Les limites de l'inclusion démocratique ».

Introduction

Daniel Cefaï et Loïc Blondiaux

Intervenants

Mathieu Berger, Julien Charles, Matthieu de Nanteuil, Joan Stavo-Debauge, Marion Carrel, Julien Talpin

Organisation

CEMS-EHESS, Participations, CriDIS-UCL

Présentation

Ce dossier de Participations part d'un constat : si la plupart des études empiriques portant sur les dispositifs de démocratie participative se montrent critiques quant aux dynamiques d'exclusion à l'œuvre dans ces dispositifs, peu d'entre elles prennent le soin de préciser positivement ce que seraient à leurs yeux les formes, les degrés et les critères d'une juste inclusion. De ce fait, les chercheurs engagent en sous-main dans leurs descriptions, leurs analyses et leurs critiques des idéaux démocratiques non explicités. Dans leur introduction au dossier, Mathieu Berger et Julien Charles remarquent que la conception tacite et intuitive de la "vraie démocratie" qui sous-tend nombre de recherches sociologiques et politologiques sur la participation est généralement celle de l’inclusion généralisée et inconditionnelle. Mais une aspiration à l'inclusion démocratique qui ne se donnerait pour contrainte de penser la circonscription de la communauté participante, de considérer des principes de non-inclusion ou de juste exclusion, a-t-elle un sens ?

Pointant la nécessité pour ces recherches empiriques de se référer plus systématiquement à la philosophie politique et à la multiplicité des perspectives à partir desquelles les principaux théoriciens de la sphère publique (Dewey, Habermas, Luhmann, Arendt, Young, Rancière) ont pensé les plans d'exigence de la participation, Berger et Charles proposent les linéaments d'une « grammaire de l'inclusion démocratique ». Insistant sur les risques encourus par les pratiques et théories de la participation faisant l’impasse sur une spécification des rapports entre ouverture et inclusion, ils esquissent ensuite un programme d'enquête proprement sociologique centré sur la notion de « seuil » ; sur l'observation rapprochée des « cas limites » (discours borderline, prises de parole malvenues, participants indésirables, etc.), des différentes manières d'être et de communiquer maintenues à distance ou en marge des scènes officielles de la participation.

Les différentes contributions qui composent le dossier proposent alors un ensemble d'éclairages empiriques et théoriques sur le problème complexe des limites de l'inclusion démocratique et certains de ses impensés. Au cours des articles, la problématique du seuil de la participation apparaît tour à tour sous l’angle de la marginalité (dans les contributions de J. Stavo-Debauge et de A. Motta), de l'incapacité (M. Breviglieri, A. Pecqueux) et de la subjectivité (M. de Nanteuil, F. Tarragoni). Espace-limite, le seuil représente également un espace critique de prédilection pour les recherches sur la participation prêtes à s’équiper à la fois de connaissances plurielles en philosophie politique et d’une pratique rigoureuse de l’enquête de terrain.
Date
  • le lundi 24 novembre 2014  de 15h  à 19h
Contact

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