Emotions et politique

EHESS - Salle 15 (RdC)  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris

Présentation

Croisant des approches politiques, sociologiques, philosophiques, historiques ou encore psychologiques, cette journée d’étude  Fut s’intéressera au statut ambigu des émotions dans la vie sociale et politique. Il s’agit de mettre en perspective ce qui constitue, depuis la philosophie antique, un des enjeux structurants des émotions, à savoir leur relation en apparence antinomique à la rationalité. Or, il est indispensable d’interroger cette dualité, en ce qu’elle introduit une rupture au sein de la psychè, dissociant les différents modes d’appréhension du monde, d’intellection et d’agir, rupture faisant écho à la dichotomie opposant le féminin au masculin. D’une part, nous poserons la question de savoir selon quels schèmes, à la fois épistémologiques, psychologiques et pratiques, il convient de penser l’imbrication entre pathos et logos, au-delà de leur dichotomisation. D’autre part, nous confronterons les manifestations tant positives que négatives des émotions dans la vie politique et dans les relations sociales.

Dans la première table ronde, les grands enjeux du couple émotion-raison seront mis en relief. De quelle manière leur relation antinomique a-t-elle été construite philosophiquement ? Quelles stratégies le leader politique emploie-t-il pour retravailler sur le plan pratique la démarcation entre raison et émotions ? Dans le contexte de la construction européenne, de quelle manière la dualité entre émotions et raison se manifeste-t-elle ?

La deuxième table ronde ouvrira un pan de réflexion sur la mobilisation politique. Car l’antinomie théorique entre pathos et logos trouve dans une certaine mesure sa résolution pratique dans la Cité, dans une pratique de la citoyenneté qui est indissociablement rationnelle et affective, à l’instar des processus de politisation qui mobilisent tout autant les affects que la raison. C’est notamment dans l’adhésion et la mobilisation que se cristallise la coexistence énigmatique de la raison et des émotions.

Enfin, dans la troisième table ronde, les émotions seront interrogées plus avant, à travers les prismes des relations internationales et de la psychologie sociale et politique. Dans quelle mesure peut-on parler des émotions « positives » ou « négatives » s’agissant des rapports entre États et du comportement politique ?
Date
  • le mardi 25 novembre 2014

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