Atelier « Images, narrativités, identités. Ce que nous disent les arts plastiques des sociétés du Maghreb et du Moyen Orient (XIXe-XXIe siècle) »

L’analyse des œuvres plastiques[1] élaborées par des artistes modernes et contemporains[2] dans les sociétés du Maghreb et du Moyen Orient depuis le XIXe siècle, de leurs formes, mais aussi des conditions de leur production et des modalités de leur réception, reste aujourd’hui un domaine relativement peu exploré, malgré les perspectives qu'elle ouvre pour comprendre ces sociétés. La lecture de ces œuvres permet de saisir des discours révélateurs du rapport que les acteurs sociaux entretiennent avec leur passé et leur présent. Nous proposons dans cet atelier d’explorer cette question à travers l’idée, issue de la sémiologie visuelle, que l’image s’appréhende sur le modèle du texte, « dans la mesure où ses constituants (et leur distribution dans l’espace de la représentation), sollicite[nt] de la part du spectateur une série d’ajustements [propres à] la lecture[3] ». Considérer l’œuvre d’art comme un texte plastique porteur de narrativité, utilisant des procédés proprement iconiques et/ou textuels, permet d’y déchiffrer des définitions de soi par rapport à une altérité, d’y voir un véhicule d’affirmations identitaires, qu’elles se situent à une échelle collective, en termes d’identité nationale ou culturelle, ou à une échelle individuelle – et ce en particulier depuis un tournant postmoderne qui marque une volonté d’émancipation vis-à-vis des grands récits. Cet atelier à vocation interdisciplinaire, qui prend en considération la particularité de configurations narratives et discursives, veut ainsi porter attention à la manière dont l’art contribue à l’écriture de l’histoire.

  • Quels sont le rôle et la place de la production symbolique dans la construction de l’histoire ? Comment contribuent-elle à construire ou à transmettre une culture déterminée ? Quel est leur rôle dans les constructions identitaires ?
  • Quelles sont les mutations engendrées par le développement des techniques de diffusion et des pratiques de l’écriture sur la production et la réception des images ? Comment les œuvres et les artistes font-ils dialoguer une tradition fondée sur l’oralité avec le champ iconique ?
  • Comment les artistes contribuent-ils à identifier les enjeux liés à la langue et à l’écriture, leur histoire et leurs usages, dans leurs différents niveaux de registre et de diffusion ? Parallèlement, comment utilisent-ils l’écriture dans leurs œuvres ?[4]

Ces questionnements s’inscrivent dans une perspective pluridisciplinaire (histoire, histoire de l’art, sociologie, anthropologie, esthétique, etc.). Ils se fondent autant sur la manière dont les œuvres ont un pouvoir de transmission que sur leur interprétation, c’est-à-dire sur la manière dont elles donnent à comprendre leur contexte de production.

Vous êtes invités à envoyer vos propositions (titre, résumé de 500 mots) en précisant votre rattachement institutionnel au plus tard le 5 octobre 2014, à l'adresse suivante : panelgis@gmail.com

Organisateurs

  • Annabelle Boissier, socio-anthropologue, chercheure associée au LAMES, MMSH
  • Alain Messaoudi, historien, MCF, CRHIA, Université de Nantes
  • Fanny Gillet, doctorante en anthropologie, IMAF, EHESS
  • Perin Emel Yavuz, théoricienne de l’art, CRAL-IISMM, EHESS

Contact

panelgis@gmail.com

Date limite

5 octobre 2014

[1] On entend par là non seulement les œuvres qui s’inscrivent dans la définition canonique des beaux-arts (dessin, gravure, peinture, modelage, sculpture) mais aussi celles qui sont constitutives de l’art contemporain (collages, installations, body-art), y compris les productions photographiques et cinématographiques.

[2] On entend par là des créateurs d’images se considérant ou étant considérés comme des artistes, selon la définition moderne ou contemporaine du terme.

[3] Pierre Fresnault-Deruelle, L’Éloquence des images. Images fixes III, Paris, PUF, 1993, p. 14

[4] Il s’agit notamment de redonner toute leur place aux modalités d’écritures typographiques ou manuelles trop souvent occultées par la seule question de la calligraphie.

Date limite
  • le dimanche 5 octobre 2014
Contact

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