Penser par cas
Jean-Claude Passeron, Jacques Revel (éds)
Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2005, 291 p. 27 euros [Coll.«Enquête», 4]
Qu'est-ce que penser par cas ?
Comment raisonne-t-on à partir de la
description de configurations singulières et dans quelle mesure peut-on
prétendre généraliser à partir d'elles ?
Le problème n'est pas nouveau. Les
casuistiques morales, religieuses, juridiques, la démarche clinique associée à
la tradition médicale en sont autant d'exemples attestés dans le long terme. De
façons diverses, ces formes anciennes illustrent une voie qui diffère à la fois
des déductions formellement nécessaires et de l'expérimentation qui procède par
réitération des observations dans des conditions contrôlées.
Longtemps
délaissée, cette réflexion trouve aujourd'hui sa pertinence. Avec l'usure des
grands paradigmes naturalistes ou logicistes, le souci d'une interprétation
circonstanciée des singularités a étendu ses effets méthodologiques à la plupart
des sciences de l'homme, parfois au-delà d'elles. Il impose d'associer la
particularisation des énoncés aux changements de contextes sur lesquels doit
statuer la pensée par cas. Il rappelle l'implication réciproque entre
l'articulation d'une théorie et la stratégie d'une enquête.
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