Les transitions arabes. La place de l’islam dans les polarisations politiques et confessionnelles

Site Pouchet, 59-61 rue Pouchet, 75017 Paris / IISMM, salle Lombard, 96 bd Raspail, 75006
 L’islam, qui n’était pas la première référence des Printemps arabes, se trouve actuellement au cœur des radicalisations en cours dans les pays du Proche-Orient et du Maghreb engagés ou non dans des phases de transition.

La haine, qu’elle soit confessionnelle ou opposant des mouvements à référents religieux à des mouvements laïques, semble s’être généralisée dans le monde arabe, depuis l’Irak jusqu’à l’Egypte, en passant par la Syrie, et bien au-delà. Le processus de confessionnalisation est à l’œuvre. Nous l’étudierons à travers des études de cas (Irak, Syrie, Yémen, mais aussi Turquie). Il s’agira d’analyser comment ces haines se sont construites et d’éta- blir si elles sont comparables.

Quelle est la place de l’islam, notamment des acteurs se réclamant de l’islam, dans cette polarisation que connaissent la plupart des sociétés arabes en transition (Egypte, Tuni- sie, Syrie, Yémen) et, au-delà, en Algérie ? On s’intéressera notamment à la légitimation par les autorités religieuses de combats politiques et/ou confessionnels (par exemple, la position d’Al-Azhar et des ulémas sunnites du monde arabe face au « coup d’Etat » en Egypte ou à la guerre en Syrie). Quelles nouvelles autorités religieuses musulmanes peuvent émerger dans ce contexte de polarisation généralisée ? Quel devenir pour les mouvements islamistes à la suite du changement de pouvoir en Egypte et de l’adoption d’une nouvelle Constitution en Tunisie ?

Tenter de répondre à toutes ces questions est l’objet de ce colloque. Encore faut-il que nous arrivions à résoudre une série de problèmes méthodologiques majeurs. Comment faire de la recherche dans des pays polarisés politiquement et/ou confessionnellement ? Comment travailler quand des chercheurs sont sollicités sans cesse par une actualité mouvante dont on ignore encore la temporalité à court, moyen ou long terme ? Comment se situer lorsque les collègues, localement ou dans les diasporas, sont parties prenantes aux conflits en cours ? La confrontation de nos expériences devrait pouvoir nous per- mettre de dresser un état des lieux de ce qui nous est permis, en tant que chercheurs, dans un contexte de crise aigüe.

Les organisateurs : Anna Bozzo, historienne (Université Roma Tre),
membre associée au GSRL Pierre-Jean Luizard, historien (GSRL-CNRS/EPHE)

Programme

Mercredi 26 mars

Site Pouchet, 59-61 rue Pouchet, 75017 Paris – M° Brochant ou Guy Môcquet

A partir de 8h30 – Accueil des intervenants

9h – Introduction – Généalogie des haines politiques et confessionnelles dans le monde arabe : un essai de typologie

9h30 – Egypte : l’islam, l’armée et la haine politique

Présidence de séance: Valentine Zuber (EPHE, GSRL)

  • « Egypte, essai sur les passions révolutionnaires », Tewfick Aclimandos, historien (Collège de France)
  • « Représentations de soi et de l’ennemi dans le discours public des Frères Musulmans (2011-2013) », Marie Vannetzel, politologue, post-doctorante WAFAW (CERI-Sciences Po)

10h50 Pause café

11h – Radicalisations égyptiennes : genèse d’une nouvelle configuration politique?

Présidence de séance: François Burgat, politologue, (IREMAM)

  • « La chute des Frères Musulmans,le nationalisme et les particularités de la construction identitaire égyptienne », Sara Ben Nefissa, politologue (IRD, Paris)
  • « Les chrétiens dans la crise politique égyptienne », Fatiha Kaoues, sociologue, post-doctorante, DEMEC-Université d’Aix-Marseille

12h30 Pause déjeuner

14h – Tunisie, vers un compromis historique ?

Président de séance: Mohammed Hachemaoui, politologue (IREMAM, Aix-en-Provence)

  • « Une lecture de la Constitution tunisienne de janvier 2014 », Kmar Bendana, historienne (Université La Manouba, IRMC, Tunis)
  • « Les femmes dans la vie politique tunisienne question du genre et processus constitutionnel », Saïda Ounissi, sociologue, doctorante (Paris 1, IEDES)
  • « Ennahda, entre parti et mouvement: le débat interne », Anthony Santilli, politologue, doctorant (EPHE, Paris et LUISS G. Carli, Rome)

Jeudi 27 mars

salle Lombard, IISMM, 96 boulevard Raspail, 75006 Paris – M° St-Placide ou Notre-Dame-des-Champs

10h – Syrie, épicentre des affrontements confessionnels dans la région

Président de la séance: Bernard Heyberger, directeur IISMM-EHESS, directeur d’études EHESS

  • « L’opposition syrienne au piège de la variable religieuse », François Burgat (IREMAM, Aix-en-Provence)
  • « Le pluralisme religieux en Syrie: quel avenir? », Naël Georges, historien (Université de Genève)
  • « Irak-Syrie, comment se construit la haine confessionnelle? », Pierre-Jean Luizard, historien (GSRL-CNRS/EPHE)

12h Pause déjeuner

13h30 – Islam, pouvoir, communautarismes : études de cas en perspective comparée

Présidence de séance: Sabrina Mervin (CNRS, CEIFR)

  • « Crise du système, malaise social, corruption à grande échelle: l’islam sera-t-il encore un recours? L’énigme algérienne », Anna Bozzo, historienne (Université Roma Tre), membre associée au GSRL
  • « Processus de confessionnalisation dans la Turquie d’Erdogan », Hamit Bozarslan, sociologue et politologue (CETOBAC-EHESS)
  • « Les hauts plateaux yéménites : d’une guerre intérieure à une guerre civile? », Samy Dorlian, politologue, chercheur indépendant

15h45 Pause

16h – Table-ronde avec l’ensemble des intervenants et conclusion des organisateurs

Date
  • du mercredi 26 mars 2014 à 08h30 au  jeudi 27 mars 2014 à 17h
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