Les historiens de l’astronomie ancienne ont tendance à consacrer la plupart de leur temps à étudier des textes, parfois complétés par quelques artefacts qui ont été conservés. Pour ceux qui s’intéressent aux aspects quantitatifs de l’astronomie, il y a aussi des programmes “planétarium” complexes qui montrent la position des corps célestes tels qu’on les voyait d’un point donné de la terre à un moment donné au cours des derniers millénaires.
Il est rare que les historiens de l’astronomie passent beaucoup de temps à regarder le ciel lui-même. Il y a sans doute de bonnes raisons à cela : on peut craindre par exemple que le « regard » d’un chercheur d’aujourd’hui diffère de celui des observateurs de l’époque ancienne, et donc que des conclusions tirées de ces expériences soient sujettes à caution. Sans négliger ce risque, cet exposé présentera des tentatives de reconstitution de certaines procédures chinoises anciennes d’observation, et proposera une réflexion sur ce que de telles expériences peuvent nous apprendre.