Cette journée d’études propose une réflexion autour d’oeuvres d’artistes appelées à documenter une expérience historique traumatique, réalisées en détention et/ou en déportation.
Dessins, tableaux, illustrations, bandes dessinées, jouets, ces oeuvres, accompagnées ou non de textes, constituent des traces de l’histoire du XXe siècle distinctes du témoignage verbal, écrit ou oral, ainsi que d’autres types d’images documentaires, photographiques ou filmiques. Il s’agit d’un immense corpus européen, latino-américain, asiatique, peu exploré encore, susceptible d’être interrogé à la fois dans le cadre d’une analyse de l’image et comme document historique.
Cette journée d’étude sera une première étape pour contribuer à construire ce corpus multiculturel d’une part, et d’autre part à élaborer des outils méthodologiques pour un travail pluridisciplinaire sur les dimensions documentaire, visuelle et narrative de ces images.
Elle s’inscrira dans un cycle de manifestations à venir consacrées à l’exploration de matériaux visuels à portée testimoniale. Il s’agira dans un premier temps de définir le statut de ces oeuvres, réalisées par des artistes confirmés ou amateurs, clandestinement ou sur commande des autorités, résultant d’actes de résistance et/ou de stratégies de survie, porteuses d’informations directes ou indirectes sur des violences extrêmes ; il s’agira ensuite d’interroger leur régime référentiel, leur place dans le projet global de l’artiste et, au-delà, dans le processus culturel, leur rapport éventuel au texte qui les accompagne, enfin leur rôle dans la construction des savoirs sur les événements qu’elles documentent.