Généalogie d’une oeuvre à (in)succès. Lectures et écritures de la Veteris ac Novi Testamenti Concordia dans la collégiale Saint-Isidore de León (1148-1240)

EHESS - Salle du conseil B (R -1)  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris
Le lundi 25 novembre 2013, Amélie de las Heras (CRH - GAS) soutiendra publiquement sa thèse intitulée « Généalogie d’une oeuvre à (in)succès. Lectures et écritures de la Veteris ac Novi Testamenti Concordia dans la collégiale Saint-Isidore de León (1148-1240) ».

Jury

  • Amaia ARIZALETA (Université de Toulouse 2 - Le Mirail),
  • Alain BOUREAU (EHESS), directeur de thèse,
  • Gregoria CAVERO DOMÍNGUEZ (Universidad de León),
  • Pierre CHASTANG (Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines),
  • Patrick HENRIET (EPHE),
  • Dominique IOGNA-PRAT (EHESS).

Résumé

La figure de Martin de León constitue une singularité historiographique, tant sa réalité et sa mémoire présentent des tensions riches de sens. Chanoine officiant jusqu’à sa mort en 1203 à Saint-Isidore de León, collégiale dans laquelle la communauté suit la règle de saint Augustin depuis 1148, il compose à partir de 1185 cinquante-quatre sermons et quatre commentaires bibliques. La thèse se fonde sur l’écriture de ce vaste ensemble intitulé Veteris ac Novi Testamenti Concordia, sur les structures politiques et savantes qui la soutiennent tout comme sur les promotions dont elle fait l’objet jusqu’en 1240 et qui supposent des formes de lecture. Elle vise à enrichir les connaissances sur l’éthique et les savoirs des chanoines réguliers ibériques au Moyen Âge central, en s’interrogeant sur l’existence d’une culture qui soit à proprement parler canoniale. Pour ce faire, elle assume une enquête ordonnée autour d’une oeuvre qui, sur le moyen à long terme, peut être qualifiée d’insuccès, tant est frappante la dissonance entre, d’une part, les intentions de ses auteurs et promoteurs jusqu’en 1240 et, d’autre part, la circulation et les lectures qu’on lui connaît par la suite.
La Concordia marque une renaissance documentaire des études bibliques dans la péninsule Ibérique chrétienne. Il est fort probable que la figure de Martin de León ait fait l’objet de tant de promotions en tant qu’auteur d’une oeuvre d’interprétation des Écritures précisément pour avoir mis fin à un hiatus exégétique de près de quatre siècles. L’attraction qu’exercent les écoles parisiennes et leur production intellectuelle est décisive dans cette évolution. Cependant, l’affaiblissement de la collégiale Saint-Isidore au sein de l’Église ibérique à partir des années 1200, l’essor et l’affirmation des nouveaux choix de vie religieux soutenus par la royauté léonaise aussi bien que de nouvelles formes de prédication et de nouvelles postures face à la lectio divina, dans la première moitié du XIIIe siècle, expliquent sans doute que l’oeuvre n’ait guère été prise en compte après 1240.
Date
  • le lundi 25 novembre 2013 à 14h
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