La grand-parentalité au prisme du care : Une étude comparative des figures sexuées et temporelles (France – Russie)

EHESS - Salle 638  -  190-198, avenue de France  -  75013 Paris

Jeudi 30 mai, 14h. Soutenance de thèse de sociologie présentée publiquement par Veronika Duprat-Kushtanina sous la direction de Michèle Leclerc-Olive et Marc Bessin

La grand-parentalité au prisme du care : Une étude comparative des figures sexuées et temporelles (France – Russie)

Cette thèse étudie la grand-parentalité, l’ensemble des relations familiales qui touchent trois générations – grands-parents, leurs enfants et leurs petits-enfants. La grand-parentalité est envisagée sous l’angle du care, comme des rapports complexes conjuguant des aspects instrumentaux, relationnels et moraux. C’est une relation multiple, inscrite dans les parcours de vie des trois générations et traversant les différents âges de vie. Adoptant une perspective comparative (France-Russie), j’analyse la grand-parentalité dans des contextes démographiques, sociaux, économiques et historiques différents. Les monographies familiales, constituées par l’intermédiaire d’entretiens biographiques auprès de plusieurs membres d’une même famille, sont la méthode principale de cette recherche. Ces données qualitatives sont complétées par des statistiques issues des données de Gender and Generation Survey. Deux questions transversales sont posées dans cette thèse concernant les mécanismes de réciprocité familiale et les liens entre les différents aspects du care dans les relations intergénérationnelles. Mon analyse se construit en trois temps. D’abord, j’étudie comment la norme de la « nouvelle » grand-parentalité, dynamique et engagée auprès des petits-enfants, commune pour les deux pays étudiés, se met en place dans les pratiques concrètes de garde des enfants et se décline selon le genre et le milieu social. Deux modèles types se dégagent. Le premier, maternant, est caractéristique de certaines grand-mères peu instruites dans les deux pays et de grands-parents russes « âgés ». Le second, focalisé sur les loisirs, et celui de grands-pères et de milieux diplômés. Ensuite, les dynamiques des relations entre les grands-parents et les petits-enfants sont analysées dans leur développement lors de l’adolescence et de l’âge adulte des petits-enfants. Ces évolutions sont situées sur deux axes : l’intensité subjective des relations et leur dynamique par rapport à l’étape de vie précédente. La figure des relations proches dans la durée, correspond davantage aux milieux instruits et aux grand-mères maternelles. Finalement, je montre que le care des petits-enfants auprès des grands-parents en perte d’autonomie est rare et s’inscrit principalement dans la figure de proximité stable dès l’enfance s’appuyant sur tous les aspects du care.

Mots-clés :
Grand-parentalité,care, genre, temporalités, parcours de vie, âge, milieu social, niveau de diplôme, génération, relations intergénérationnelles, don, réciprocité, monographie familiale, entretien biographique, France, Russie.

Jury

  • Élisabeth Anstett, chargée de recherche au CNRS
  • Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS, co-directeur
  • Patrice Bourdelais, directeur d’études à l’EHESS
  • Vincent Caradec, professeur à l’Université Lille 3 Charles-de-Gaulle, rapporteur
  • Jean-Hugues Déchaux, professeur à l’Université Lumière Lyon 2
  • Michèle Leclerc-Olive, chargée de recherche au CNRS, HDR, co-directrice
  • Claude Martin, directeur de recherche au CNRS, rapporteur
Date
  • le jeudi 30 mai 2013 à 14h
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